Nous partons mercredi après-midi de Saint Agnant, en direction de la Gironde. Mme la GPS n'est pas en forme et nous ballade sur des petites routes biscornues, "tournez à droite, tournez à gauche, faites demi-tour", blablabla :-( En consultant l'écran, on constate qu'elle a décidé de nous faire faire une étape à Chay, alors que nous ne lui avons rien demandé... Bizarre parfois les GPS :-)
Nous allons directement jusqu'à Blaye, cette petite ville située sur l'Estuaire de la Gironde, célèbre pour ses Côteaux, mais aussi pour sa Citadelle. Construite par Vauban, l’architecte de Louis XIV, en 1689, à partir de l'ancienne place forte, la Citadelle de Blaye domine l’Estuaire de la Gironde. Elle offre un superbe exemple de travail de l'architecte, avec son système de défense en demi-lunes et en bastions classiques. Ce monument conserve intact le système de défense mis en place par Vauban avec ses remparts, ses portes et ses souterrains ainsi que les bâtiments nécessaires au bon fonctionnement d’une garnison : ancien couvent, prison, casernements, poudrière… A l'intérieur de la Citadelle, c'est une vraie mini-ville, avec ses petites maisons, son clocher...
Pour fermer l’Estuaire et pouvoir couvrir toute sa largeur grâce aux tirs de canons, Vauban a également fait édifier deux autres forts. Le Fort Paté, sur l’île du même nom, se trouve au centre de l’Estuaire et peut couvrir par ses tirs les deux côtés de l’île. Le Fort Médoc, sur la rive opposée, achève de verrouiller le passage aux éventuels bateaux ennemis. La Citadelle et les deux forts sont inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, au sein des Sites Majeurs Vauban depuis 2008.
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Citadelle Vauban à Blaye |
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Estuaire de la Gironde |




Nous trouvons une aire pour campings-cars, digne d'un camping 3 étoiles ! Nous logeons au Château Marquis de Vauban. C'est un Château viticole depuis le 17ème siècle, où il a rapidement acquis ses lettres de noblesse avec la mention "Cru Bourgeois" attribuée en 1668. Aujourd'hui les propriétaires M. et Mme Macé sont fiers de faire découvrir leur passion pour leur métier et de dévoiler les techniques pour l'élaboration des grands vins de Blaye. Et comme ils ont de la suite dans les idées, ils ont aménagé tous les jardins en emplacements pour campings-cars, avec bornes d'électricité, eau et même des toilettes. Vous vous stationnez au milieu des vignes, le cadre est enchanteur. Et le comble, c'est que tout est gratuit, services, emplacement... C'est incroyable ! Bien-sûr, les campings-caristes connaissent le tuyau, et il faut éviter d'arriver à 19h :-) Nous rencontrons un couple de Troyes, un autre de la Manche, et un dernier du pays Basque. Nous nous installons à côté des écuries :-) Je me renseigne pour visiter les caves, mais malheureusement l'endroit est très prisé et tout est complet, dommage !
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Installation au Château Marquis de Vauban, s'il vous plaît ! |
Nous visitons la Citadelle, et la vieille ville de Blaye, qui, pour sa part, n'a rien d'extraordinaire, car c'est assez sale, les bâtiments manquent de restauration et ça sent le pipi et le caca de chien :-( Cela nous fait un peu penser à Cahors : il y a du potentiel, mais ce n'est pas exploité. Nous finissons devant un film car les températures sont bien fraîches et nous ne pouvons pas rester dehors bien longtemps.
Jeudi matin, vers 10h, deux campings-cars débarquent, et se parquent à côté de notre van. Une dame commence à crier à son mari "reste stationné comme ça pour l'instant, de toute façon le van devra partir, car on a réservé !". Ah bon, première nouvelle :-( La veille, lorsque j'ai appelé le Château, j'ai justement demandé s'il fallait réserver et on m'a répondu que c'était premier arrivé, premier servi ! Mais ceux-là veulent nous faire croire qu'ils ont réservé. Du coup, trop perturbés de ne pas pouvoir se stationner l'un en face de l'autre, ils restent tous les 4 plantés, bras croisés, devant notre van à dire environ 50 fois "non mais le van va bouger, tu vas pouvoir te mettre là, ces emplacements sont moins bien que ceux que nous avions l'an dernier, la vidange est mal foutue...". Assez amusés par la stupidité et le sans-gêne de ces gens, nous décidons de prendre notre temps, juste pour les faire encore plus marronner :-))) C'est incroyable, l'aire et les services sont gratuits, mais il faut encore que certains râlent et critiquent...
Nous partons en fin de matinée, en direction des Landes. Nous ne connaissons pas du tout ce département, et comme notre ami Philippe (habitant normalement Toulouse) est en train de refaire entièrement son combi VW chez sa maman, nous décidons de lui rendre une petite visite. Nous prenons d'abord l'autoroute pour contourner Bordeaux, un moment bien stressant avec tous ces camions espagnols roulant comme des cinglés :-( Puis, nous sortons de cet cagade pour retrouver des petites routes au milieu des pins. On ne peut pas en douter, on est bien dans les Landes ! Une pause à Sanguinet, au bord d'un lac, le temps de pique-niquer puis de boire un café au mileu d'un rond-point ;-( Enfin, nous repartons et retrouvons Philippe et sa maman, Gisèle, à Mimizan.
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Lac de Sanguinet |
Nous visitons Mimizan-bourg et Mimizan-plage à vélo. Les étendues de sable devant l'océan sont gigantesques. Cela n'a rien à voir avec la Méditerrannée. Miracle : il fait beau ! La dune est encore préservée, même si l'océan a pris du terrain, comme par exemple en 2013/2014 où il a gagné 10m en un an. La ville est assez étendue, et un joli lac entouré de pins rajoute du charme à cet endroit. Seul ombre au tableau, la papeterie de Mimizan, fondée en 1925, qui provoque certaines nuisances : bruit et pollution.
Nous nous installons dans le grand jardin de Gisèle, à côté de notre voisin le combi, actuellement entièrement désossé ! On peut dire que Philippe a du pain sur la planche. Nous resterons quelques jours ici.
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Mimizan-Plage |
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Nous retrouvons Philippe à Mimizan au pays Landais |
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Le Courant : il relie le lac de Mimizan à l'océan |
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Ils ont des drôles de jardins dans les Landes :-) |
A l'origine, la forêt et l'élevage constituaient l'essentiel des activités des populations des Landes de Gascogne. A la fin du 18ème siècle, il y avait à peine 250 000 hectares boisés. Mais sous la menace permanente du sable, puis de l'eau, des hommes cherchèrent à arrêter les dunes poussées par le vent et l'océan. Les frères Desbiey furent les précurseurs de la fixation des dunes. Leur méthode consistait à immobiliser la dune par des clayonnages maintenus par des petits piquets. S'inspirant des travaux des frères Desbiey, Brémontier donna des instructions détaillées pour ensemencer, d'Arcachon au Pyla, un premier cordon de sable côtier, en abritant les semis du vent d'ouest par des fagots placés parallèlement au rivage et d'une hauteur d'un mètre. La vallée située derrière fut ensemencée à son tour. En juin 1788, Brémontier affirmait, d'après les premiers résultats de ses travaux, "pouvoir réussir à fixer la dune en continuant cet ouvrage". De 1793 à 1801, il sut convaincre les pouvoirs publics de la nécessité de cette entreprise considérable. En 1867, 90 000 hectares de dunes étaient boisés en pins, tandis que 3 000 hectares de dunes littorales étaient couverts par la végétation dunaire.
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Allée fleurie au lac de Mimizan |
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Rince-bouteilles |
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Mais cette entreprise restait inachevée : derrière les dunes s'étendait toujours, sur plus de 700 000 hectares, une vaste plaine inondée pendant une grande partie de l'année et desséchée au cours de l'été. Chambrelent, ingénieur des Ponts et Chaussées, avait remarqué que la végétation se développait seulement là où les eaux trouvaient à s'écouler. Il en conclut qu'il fallait avant tout assurer la libre évacuation des eaux superficielles dès le printemps. Il acheta en 1849 une surface de 500 hectares de landes, sur laquelle il commença aussitôt suivant les principes qu'il avait établis. Le résultat fut immédiat : les semis se développèrent rapidement. En 1855, la surface assainie et ensemencée atteignait 20 000 hectares. Mais une opération d'ensemble était nécessaire. Il fallait convaincre les maires d'assécher les terrains communaux pour réaliser un réseau de grands canaux collecteurs bien tracés : l'intervention de l'état devenait indispensable. Lors de sa visite dans les Landes en 1855, l'Empereur Napoléon III fut enthousiasmé par les résultats de Chambrelent. Il décida d'acquérir personnellement un vaste territoire inculte de 7 400 hectares, en vue de son assainissement et de sa mise en culture.
Une loi datant de 1857 obligea les communes à assainir et ensemencer leurs landes. Les propriétaires fonciers, profitant du réseau de collecteurs, poursuivirent de leur côté des travaux analogues. Au fil du temps, l'amélioration des techniques de culture a entraîné un accroissement notable de la productivité du pin maritime. Et à l'aube de l'an 2000, il est unanimement reconnu que la massif landais est un bel exemple de forêt cultivée. Aujourd'hui, avec une superficie de près d'un million d'hectares, c'est la plus grande forêt artificielle d'Europe occidentale !
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Lac de Mimizan |
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Château de Mimizan |
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