Soirée gastronomique, puis étape au lac d'Ohrid à Pogradec

Lac d'Ohrid, les montagnes en fond sont en Macédoine du Nord

Mardi, après avoir parcouru Barbullush et alentours en long, en large et en travers à vélo, nous décidons de nous remettre en route. La veille, notre plus grosse balade à vélo d'environ 50 kms nous a conduit à la mer, mais nous avons été un peu déçus par le nombre de détritus sur la plage, la route pour y arriver étant au demeurant bien sympathique. Nous sommes tristes de quitter Blédi et son équipe, mais il faut bien avancer !

Fabrication du raki (eau de vie de mou de raisin) par la maman de Blédi et un employé

Paysages autour de Barbullush et escapade à la mer

Nous commençons par une petite étape de 25 kms jusqu'à Fischte. L'an dernier, nous avions découvert cette ferme auberge, avec la famille Goub, qui voyageait aussi en camping-car. Cette structure, très connue en Albanie, propose un menu presque gastronomique, fait de produits de leur propre production. Nous avions beaucoup apprécié le repas, pour un prix somme toute dérisoire : 13€, tout compris.

En compagnie de Blédi, et paysages campagnards à vélo

Cette année, nous arrivons à destination tant bien que mal (la route n'a toujours pas été refaite 😟 et apprécions le parking presque plat en herbe prévu pour les camping-cars. C'est une belle initiative car auparavant, on dormait à côté des oies, et sans boule quies, c'était assez compliqué 😊. Ils ont aussi construit un petit magasin pour vendre leurs produits : fromage, confitures, miel, tomates confites, broderie, poterie... Cette fois-ci, le menu se constitue de plusieurs plats, arrivant successivement voire en même temps. On a le choix entre 2 sortes de viande sur 3, nous prenons le chevreau et le canard. Le seul hic, c'est que les serveuses ne donnent aucune explication sur les plats, donc on ne sait pas si ce sont des entrées, ou l'accompagnement du plat principal. Du coup, lorsque les viandes arrivent, on a terminé ce que l'on croyait être les entrées... On attend un petit moment, je regarde les assiettes des autres tables, je vois un plat avec des sortes de tagliatelles couleur chou rouge. Mais nous n'aurons pas ce plat et finirons par manger la viande sans accompagnement. Puis, le temps entre le plat et le dessert est extrêmement long. Autant tous les plats arrivent en même temps ou presque, et ensuite rien pendant 3/4d'h au moins ! On finit par faire comme la table à côté, on demande à avoir le dessert. On se retrouve avec un malheureux bâton de sorbet tout fin, et deux petits morceaux de fruits. L'addition est plus salée que l'an dernier, on paie 30€ pour deux alors que rien que le dessert est incomparable avec ce qu'on avait eu l'an dernier. Nous avions eu 3 sortes de viandes avec divers accompagnements, ce qui n'était pas le cas cette année. Les serveuses font, pour la plupart, la tronche, bref on est satisfaits de la qualité des produits mais déçus de la prestation si on la compare à l'an dernier, plus chère et moins bien. C'est dommage, car c'est encore un endroit de plus, victime de son succès 😔 Le lendemain matin, alors que je veux payer les fromages et confitures achetés à la boutique, la caissière me la fait à l'envers, en ne me rendant pas correctement la monnaie. On a beau lui expliquer qu'elle s'est trompée, rien n'y fait, elle joue les filles sûres d'elles, et tente de nous embrouiller en plus ! On ne lâche pas le morceau, et on finira par avoir gain de cause. Encore un mauvais point pour cette ferme 😖

Repas presque gastro à la ferme de Fischte, et premier gâteau au chocolat avec mon four !

Dans la journée de mercredi, on ne peut pas dire que l'on fasse grand chose d'autre que de rouler. Yannick s'est mis en tête de faire plus de 200 kms jusqu'à un lac. Seulement voilà, 200 kms en Albanie, c'est tout simplement l'enfer. Il faut d'abord prendre soin d'éviter tous les trous et les bosses sur les routes secondaires, puis esquiver tous les abrutis qui doublent en sens inverse alors qu'on arrive en face d'eux, puis prendre son mal en patience derrière les camions et autres véhicules lents, puants, et impossibles à doubler vu la circulation incessante en face, et enfin serrer les fesses , voire fermer les yeux, aux abords de la capitale, Tirana, que l'on est plus ou moins obligés de contourner mais en étant quand-même dans le bordel. On se retrouve bloqués pendant de longues minutes, avec des voitures et autres véhicules non identifiés arrivant de tous les côtés et voulant traverser, comme par hasard, juste devant notre nez. Bref, c'est l'horreur et je ne sais pas comment Yannick fait pour garder son calme. Kala, quand à elle, est couchée dans son panier, impassible à tout ce foutoir 😁 Nous finissons par nous en sortir, sans bosse ni égratignure, ouf !!! Puis, miracle, on est sur une autoroute, mais ce ne sera que pour une vingtaine de kilomètres, ne rêvons pas... On attaque ensuite une route de montagne, avec des paysages de toute beauté, mais là encore, la conduite très imprudente, voire suicidaire des Albanais, gâche le plaisir... Parfois, je regrette de ne pas avoir acheté un tracteur, on aurait moins peur de l'abîmer et vu la vitesse à laquelle on avance, ça suffirait 😳

Lac d'Ohrid, aux frontières albanaises et macédoniennes

Nous mangeons sur le bord de la route car bien-sûr, il n'y a point de coin à pique-nique. Il nous reste encore 60 kms à parcourir, ça n'avance pas... Finalement, on arrive enfin sur les hauteurs du lac d'Ohrid (je passe la route aux multiples lacets en travaux donc sans bitume). Il nous faut encore longer le lac sur une vingtaine de kilomètres avant d'atteindre Pogradec. Puis, on termine par une dernière route esquintée, où Yannick a failli y laisser le pare-brise, car ce n'est plus des trous, c'est carrément des morceaux de route entiers qui manquent. On se pose au camping Arbi, très joli, très bien aménagé, aux sanitaires très propres, mais on ne peut pas dire au personnel très accueillant. Il n'y a qu'un gars qui fait office de gérant, gardien, cuisto... mais il est très froid et on a du mal à lui faire ouvrir la bouche. Ça nous change de Blédi et toute son équipe 😩 Nous sommes les seuls dans ce camping et on paie 12,50€ électricité comprise. Yannick se gare, il a l'embarras du choix, et on file se dégourdir les jambes le long du lac.

Le soir, on cherche désespérément un restaurant, mais soit ils sont fermés, soit ils sont vides, à se demander si les cuisines sont en état de fonctionner. On se rabat sur une pizza à emporter qu'on dégustera dans le camping-car, elle est bonne mais sans plus (rien à voir avec celles du Gardenland resort chez Blédi)...

Jeudi matin, on est partagés entre rester ici une nuit de plus ou repartir vers la Grèce. L'ennui est que nous arriverions aux Météores en plein week-end, bof bof ! On décide donc de rester ici une nuit de plus.

La truite d'Ohrid est une espèce endémique du lac

Le lac d'Ohrid est situé à 700m d'altitude, sur la frontière sud-ouest de la Macédoine du Nord et est de l'Albanie ; il a une superficie de 358 km². C'est le lac le plus profond des Balkans avec ses 288m mais aussi un des plus vieux du monde, avec le Titicaca et le Baïkal. Alimenté par le lac Prespa, situé au sud-est, grâce à des infiltrations, il s'évacue au nord par la rivière du Drin Noir, qui se jette dans la mer Adriatique. Il est connu pour son eau claire, qui est quelquefois transparente jusqu'à une profondeur de 22 mètres, et pour sa faune riche et variée, qui comprend des espèces endémiques, comme la truite d'Ohrid. Son nom vient de la ville d'Ohrid, sur la rive est du lac. Cette ville est la capitale touristique de la Macédoine du Nord, et le lac, entouré par quelques plages et des monastères byzantins, est une des plus grandes attractions du pays. Il a par ailleurs été classé au Patrimoine mondial de l'Humanité pour son caractère naturel exceptionnel en 1979, puis, en 1980, le label a été étendu afin de classer également des lieux historiques et culturels.

On se promène d'abord en direction d'un tout petit village, à 500m du camping, qui nous fait étrangement penser à un village grec. Puis, on cherche en vain un chemin censé partir de ce village pour rejoindre le parc national de Drilon, mais il ne doit sûrement plus exister. On longe ensuite le lac jusqu'à la ville de Pogradec, c'est une route toute droite, un peu monotone, mais les abords du lac la rendent un peu plus agréable, les montagnes qui nous entourent rajoutant un caractère plus enchanteur au paysage. La ville semble assez animée mais en même temps assez paisible avec ses promenades aménagées le long du lac. Puis, on rentre et on termine la journée tranquillement installés dans nos chaises pliantes 😛 En surfant sur le net, je découvre que parmi les incontournables de Macédoine du Nord, il y a la ville d'Ohrid, qui n'est en fait qu'à 30 kms d'ici ! On fait quelques recherches sur cette ville, et on décide finalement que ce serait pas mal de faire une petite incursion en Macédoine avant de rejoindre la Grèce. Petit plus non négligeable, alors que le litre de diesel coûte 1,35€ en Albanie (à ce prix là, vu le niveau très bas des salaires d'environ 200€/mois, ils devraient rouler en vélo !), il ne fait que 1€ en Macédoine 😊Macédoine, nous voilà !!