Retraite, randonnée et repos aux monastères en Arcadie
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Monastère Prodromos
La semaine dernière, nous restons à Néa Koroni et sillonnons les alentours soit à pied, soit en voiture avec Danièle et Philippe. Grâce à eux, on découvre de nouvelles plages pas très loin de chez Takis : Agia Péroulia à Vounaria, et la plus sauvage et très belle Agia Triada, que nous découvrons lors d'une randonnée de Koroni à Charakopio.
Ballade de Charakopio à Koroni
Agia Triada est située au bas de vertigineuses falaises et offre un beau point de vue sur Koroni un peu plus loin. Elle n'est pas accessible en voiture, ce qui la rend bien plus naturelle. Ici, pas de béton, pas d'hôtel, pas de parasols, bref le paradis 😀
Belle plage d'Agia Triada
Mardi, nous partons en camping-car cette fois-ci, pour un périple de quelques semaines en Grèce. Danièle et Philippe nous suivent en voiture juste pour deux jours, avant de se diriger vers Nauplie puis Athènes, car leur vol retour est le 7 octobre. Après 120 kilomètres et quelques dizaines de virages en épingle à cheveux (surtout de Mégalopoli à Dimitsana), nous rejoignons la province d'Arcadie.
On squatte le parking du musée de l'eau à Dimitsana
Territoire reculé du Péloponnèse, l'Arcadie est bien moins connue et moins touristique que la Corinthie ou l'Argolide. Pourtant, couverte de montagnes boisées et sillonnée de cours d'eau, cette région ne manque pas d'atouts. Le berceau de Pan, protecteur des bergers et des troupeaux, regorge de paysages splendides, de superbes villages médiévaux et d'impressionnants monastères. Dimitsana est un village d'un autre âge, à flan de colline, au milieu des pinèdes et des noyers. Nous nous garons sur le parking du musée en plein air de la force hydraulique, trouvé sur park4night. C'est finalement là que nous resterons plusieurs nuits, tellement le coin est calme, sympa, avec une belle vue sur les montagnes et même de l'eau 👍
Dimitsana, perché à 1000m, en Arcadie
Le reste de la journée est consacré à la visite de Dimitsana. Il fait gris et frais, mais nous sommes à environ 1000m d'altitude, ceci explique cela ! Le village, chef-lieu de la région, compte aujourd'hui environ 600 habitants. Bastion haut perché, il fut un des hauts lieux de la guerre d'indépendance menée par les Grecs contre l'Empire Ottoman. Au 17ème siècle, Dimitsana était un important centre d'activités grâce à l'eau provenant de la rivière Loussios, ce qui a permis de construire de nombreux moulins, des tanneries et des usines de poudre à canon. Cette poudre à canon servit justement les munitions des révolutionnaires lors de la guerre d'indépendance de 1821. Le village est construit sur une arrête montagneuse à 950m d'altitude, et son versant sud offre une très belle vue sur la plaine de Mégalopoli et le Mont Taygète. Maisons en pierres aux toits de tuiles rouges, petites ruelles pavées qui montent et descendent avec des escaliers en pierres, petits commerces, quelques tavernes, quelques boutiques de souvenirs, bref, ici, c'est un mélange de vie touristique et de vie paisible. Tout a été rénové avec goût, et on passe un temps fou à déambuler dans toutes ces ruelles.
Dimitsana
Mercredi, Danièle et Philippe viennent nous chercher en voiture, et nous roulons une dizaine de kilomètres, d'abord sur une route à peu près normale (enfin sinueuse quand-même), mais ensuite sur une petite route pleine d'éboulis, descendant en lacets vers le monastère Prodromos. Nous sommes ravis de ne pas faire cette route en camping-car 😕 Même Kala a le tournis à force de compter les lacets ! Nous nous garons près d'une chapelle, offrant déjà une vue vertigineuse sur les montagnes et la plaine de Mégalopoli. Puis, nous attaquons la randonnée. La descente vers le monastère de Prodromos n'est pas raide mais compte beaucoup de marches en pierres plus ou moins lisses.
Gorges de Loussios et monastère Prodromos
Le monastère de Timios Prodromos a été construit au milieu du 16ème siècle, bien que certains moines pensent qu'il aurait plutôt été bâti au 12ème siècle. Sa construction à flan de falaise et relativement bien cachée a permis aux combattants de s'y réfugier et de s'y soigner pendant l'occupation turque. Il comprend aujourd'hui une collection de plus de 1000 livres et documents anciens. Il est d'ailleurs toujours en activité. Deux moines nous offriront même du café et des genres de loukoums lors de notre visite ! On peut y voir de belles fresques murales, et une petite pièce remplie de cranes, posés sur des étagères. Il s'agirait de tous les moines ayant vécu dans ce monastère (vu le nombre de cranes, on espère que c'est sur plusieurs siècles 😁).
Monastère Prodromos à flanc de falaise
Puis, nous marchons jusqu'aux ruines du monastère Philosophou, juste après avoir traversé la rivière Loussios. Il aurait été construit en 963 après J-C. Aujourd'hui, il ne reste plus que la petite église byzantine du 16ème siècle avec ses peintures murales. Au 17ème siècle, ce monastère était devenu un véritable centre d'éduction secret. Des dizaines de popes transmettaient dans l'école "secrète" la culture grecque et l'orthodoxie chrétienne. La conscience grecque devait rester intacte en ses 400 ans d'occupation ottomane de 1453 à 1821.
Ecole secrète du monastère Philosophou
Yannick et moi terminons par la partie plus récente du monastère Philosophou, encore en activité aujourd'hui, avant de faire demi-tour pour retourner à la voiture. Sur le chemin du retour, on entend les coups de feu des chasseurs et pendant une pause pique-nique, on aperçoit même le clone de Kala, avec des clochettes et un GPS autour du cou... encore un qui s'est enfuit 😕
Partie récente du monastère Philosophou
Nous visitons le village de Stemnitsa pour terminer la journée en beauté. Stemnitsa est fameuse pour ses églises byzantines et ses maisons en pierre. On peut y admirer la Tour de Roïlos, la demeure de Bournazos et les églises du 12ème et 15ème siècles. Cette ville a été pendant 15 jours en 1821 la capitale d'un pays qui n'existait pas encore en tant qu'état ! Nous en profitons pour siroter une petite bière bien méritée à l'ombre d'un platane sur la petite place du village.
Stemnitsa, perché sur les hauteurs
C'est notre dernière soirée avec nos amis, donc nous finissons attablés à une taverne pour déguster un délicieux agneau à l'origan cuit au four, sans oublier le verre de Metaxa (genre de Cognac grec) pour la digestion 😍
Village de Stemnitsa
Metaxa
Jeudi matin, nous visitons le musée en plein air de la force hydraulique. Comme nous n'avons pas plus de 65 ans, nous payons 4€ l'entrée, somme bien dérisoire vu que nous squattons leur parking et leur eau depuis déjà 3 jours 😀. Ce musée, fondé en 1997, met en avant l'importance de la houille blanche (énergie produite par une chute d'eau) dans les sociétés traditionnelles, présentant les principales techniques préindustrielles qui emploient l'eau comme source d'énergie pour la production de divers produits. Des installations et mécanismes hydrauliques y ont été restaurés, ainsi que des anciens bâtiments et ateliers traditionnels.
Musée de la force hydraulique
On peut y voir un ancien moulin à eau à roue horizontale avec une foulerie, qui permettait de moudre le grain de maïs pour la farine. Plus loin, on aperçoit le chaudron à distillation qui permettait de produire le fameux raki ou "tsipouro" l'eau de vie faite à partir du marc des raisins. On découvre ensuite la maison du tanneur, avec un beau film expliquant le procédé de la tannerie qui durait à l'époque environ 1 mois ! La première étape du traitement des peaux était destinée aux eaux, à la chaux, et aux tâches préparatoires. La seconde étape consistait à mettre des peaux dans des fosses pour le tannage. Ensuite, une pièce (grenier) bien ventilée servait à étendre et sécher les peaux à l'ombre. Dernière étape : les travaux de corroyage, avec la teinte des peaux avant de les étirer avec différents outils pour les lisser. Enfin, on accède à l'atelier de fabrication de la poudre à canon. On dénombrait pas moins de 14 fabriques de poudre à canon à Dimitsana. Ce village était un des nombreux villages, où, depuis le 16ème siècle déjà, on récoltait le nitrate de potassium non raffiné (salpêtre), cédé aux Turcs au lieu d'impôts. Lors de la guerre d'indépendance en 1821 (j'espère que vous l'avez retenue cette date cette fois 😂), les habitants de Dimitsana se sont mobilisés pour fournir aux combattants grecs, la poudre dont ils avaient besoin. Ce musée a donc remis en fonction un moulin à poudre à pilons. Cette technologie particulière de production de poudre noire a été délaissée en Europe Occidentale depuis le 18ème siècle. Au 21ème siècle, ils ont trouvé une nouvelle technologie de destruction massive de l'humanité et de l'économie : le covid 19 😬A méditer...
L'après-midi, nous randonnons au départ de ce musée, pour grimper sur les hauteurs vers un village de quelques maisons seulement, avant de redescendre par des sentiers de bergers, vers le village de Dimitsana. Nous en profitons pour faire quelques courses avant de redescendre au camping-car.
Ballade autour de Dimitsana
Vendredi, nous partons pour une grosse randonnée dans les gorges de Loussios, en démarrant de Dimitsana. On suit d'abord un petit sentier pierré, qui descend (et remonte souvent) vers la rivière Loussios puis vers le monastère Philosophou. Nous marchons parfois sur un chemin pas plus large que 50cm avec une falaise abrupte sur notre gauche 😧 Il ne faut pas avoir le vertige.
Randonnée dans les gorges de Loussios
Puis, nous rejoignons le monastère Prodromos, où Yannick refait le plein d'eau, avant de redescendre vers les gorges et le site de Gortys, ruines d’un temple dédié à Asclépios, dieu de la médecine, créé en 335 avant J.C. Il constituait un important sanctuaire et centre de guérison. On pique-nique à cet endroit, avant de se rafraîchir dans l'eau glaciale de la rivière, au pied du joli pont en pierres vénitien Polygheni. Il nous faut maintenant tout remonter, sachant que nous préférons ne pas reprendre le même chemin qu'à l'aller, histoire de faire une boucle.
Seulement voilà, il ne reste que la route (où passent trois voitures par jour)... Par contre, le macadam est chaud et on sue à grosses gouttes 😓. Et c'est parti pour 50 lacets et de la grimpette ! On trouve une chapelle relativement récente en chemin, je propose d'aller voir s'il y a un robinet d'eau pour se rafraîchir et surtout remplir notre bouteille, qui se vide à vitesse grand V. Mieux que ça, il n'y a pas de robinet mais un pack de 6 bouteilles d'eau minérale de 2l devant la porte 😛 On n'hésite pas longtemps avant d'en prendre une et nous avons bien fait, car on n'a pas retrouvé d'eau avant le camping-car. Merci les Grecs ! On termine la ballade avec beaucoup de mal tant il fait chaud et que ça grimpe sec. Le clou du spectacle : des noix et du raisin, trouvés juste avant d'arriver. Kala adore les noix, mais il faut lui casser au préalable à madame... Et voilà, la boucle est bouclée : 20 kms et 960m de dénivelé positif 💪
Aller de la randonnée
Retour de la randonnée
Samedi, nous faisons quelques lessives et je mets enfin le blog à jour. J'entends déjà Michèle me dire "il serait temps, Flo !" 😃 Nous allons finalement rester encore un peu dans les montagnes du Péloponnèse, tant que la météo le permet.
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