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Eglise du cimetière joyeux de Sapanta en Roumanie |
Nous serons finalement restés 2 nuits au camping Dada en Hongrie. Nous repartons mercredi 23 août, en direction de la Roumanie. Le passage à la douane est assez long, il y a 2 files mais une n'avance pas du tout, et l'autre, bah c'est une voiture par tranche de 5mn environ 😊 Il faut prendre son mal en patience et on apprend quelques mots de roumain pendant ce temps. Cela ressemble beaucoup à l'italien. La monnaie est le leu ou lei au pluriel (1€ = 4,94 Lei), bref on va diviser par 5. On donne nos cartes d'identité et la carte grise du véhicule et en 2mn, l'affaire est dans le sac ! J'ai lu plus tard que la Roumanie n'est plus dans l'espace Schengen, contrairement à la Hongrie, d'où l'attente un peu longue à la frontière...
Welcome to Romania !

D'emblée, nous sommes assez surpris par l'état des routes, que l'on pensait pire qu'en Hongrie, eh bien, c'est plutôt l'inverse et c'est une bonne surprise, enfin pour l'instant 😏 Nous prenons un peu de diesel à 1,50€ le litre contre 1,65€ en Hongrie, et la vignette pour l'autoroute et les routes nationales à 7€ les 30 jours. Il faut prendre la classe A mais c'est peu explicite dans les stations service. Et nous voilà partis sur les routes roumaines. Un premier stop dans la ville de Satu Mare nous permet de faire quelques courses à Kaufland (bonjour le dépaysement pour des Alsaciens habitant près de l'Allemagne 😂) et de trouver de la sciure pour nos toilettes sèches dans un grand centre commercial (eh oui, ils ont même des "mall" en Roumanie !). Puis, on repart à une dizaine de kilomètres de là pour notre première nuit en Roumanie. Nous sommes sur un petit parking près d'un genre de marais avec des passerelles en bois et une tour d'observation pour admirer les oiseaux. Bon, cela manque cruellement d'eau mais le coin permet de se balader un peu car les chiennes ont besoin de se défouler ! La première chose qu'on voit : un paysan en calèche avec ses chevaux. La Roumanie nous promet des scènes de vie authentiques ! La nuit sera plus fraîche, grâce à une bonne averse en soirée, et calme en plus.
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Sculpture de poisson faite avec des circuits imprimés |
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Première calèche, et pas la dernière (celle-là n'est pas faite pour transporter les touristes !) |
Jeudi 24 août, nous partons vers le nord, en direction de Sapanta, d'abord pour visiter le monastère Péri. Erigé en souvenir d'un ancien monastère situé sur l'actuelle rive ukrainienne de la Tisa, ce monastère, qui était le siège du diocèse roumain du Maramures, fut construit à partir de 1391 et détruit en 1783. Signe que la vie religieuse est toujours bien présente en Roumanie, la construction du monastère de Sapanta-Peri s'est achevée en 2004 après 8 ans de travaux ! Désormais, grâce à ses 78 mètres de hauteur, l'église du monastère est la plus haute église en bois du monde, il est dit qu'on peut l'apercevoir depuis l'autre rive de la Tisa, en territoire ukrainien, où était installée l'ancienne église.
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Monastère Sapanta-Péri et son église en bois de 78m de haut |
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Plus haute église en bois du monde |
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Monastère |
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Le bois est magnifiquement sculpté |
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Bel escalier |
Puis, nous allons à pied vers le centre du village de Sapanta pour y visiter le cimetière joyeux. Le cimetière joyeux est devenu célèbre pour ses croix aux couleurs vives et son art naif, représentant des scènes de la vie des gens inhumées, c'est pourquoi il est devenu l'un des endroits les plus visités de Roumanie. Attraction touristique unique en Europe et monument de la tradition roumaine, le cimetière se moque de la mort.
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Cimetière joyeux de Sapanta |
L’histoire débute en 1935, lorsqu’un artisan local du nom de Stan Ioan Pătraş (1908-1977) sculpte une première épigraphe sur une croix de chêne, ornée de couleurs vives. Par la suite, des dizaines de stèles vont faire leur apparition, chacune avec des formes rectangulaires et des motifs géométriques spécifiques, paraphée d’une croix à 2 ou 3 banches. On y remarque parfois de la poésie allégorique à tendance humoristique, retraçant le parcours du défunt. Un art naïf qui fait succomber le charme de tous.
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Scène de vie du défunt |
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Poème concernant le défunt |
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Je vous laisse deviner son métier ! |
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Non non, ce n'est pas du tout qui vous pensez ! |
Le bleu de Săpânţa est la couleur qui prédomine dans cet endroit unique par son ambiance, et les poèmes écrits sur les croix racontent la vie des gens. Sincères et amusantes, les croix révèlent les péchés ou les vertus du défunt. Stan Ioan Patras a combiné les croix de Săpânţa avec son talent de peintre, de sculpteur et de poète. Ce qui l'a inspiré était le cérémonial de la veillée, où dans cette zone, les personnes, qui y assistent, se souviennent de la vie du défunt, font des blagues à son sujet, et parlent de leurs coutumes...
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Chaque défunt a droit à son petit poème |
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Le bleu prédomine |
D'un autre côté, l'humour qui donne une note distincte à cet espace de réflexion vient des ancêtres daces qui fêtaient a la tète du défunt, parce qu'ils croyaient que son âme retournait aux sphères des hauteurs de la Lumiere. De cette façon, l'artiste populaire a réalisé des centaines de croix, inscrites de messages comiques qui impressionnent par leur design. En 1960, le cimetière entier était peuplé d'environ 800 croix colorées, devenant un musée à ciel ouvert. Après la mort de Stan Ioan Patras, en 1977, un de ses apprentis, appelé Dumitru Pop Tincu, continue de sculpter et de raconter la vie du défunt. Les croix en chêne sont fabriquées selon le même modèle.
En soirée, nous assistons au passage des paysans en tracteur ou en calèche, du berger avec ses moutons et brebis, et des touristes venant visiter le monastère jusqu'à 20h30. Nous dormons sur le parking bien boisé du monastère. Nous sommes à environ 250m d'altitude et espérons un peu de fraîcheur pour la nuit 😉
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Maison en bois typique de la région du Judet-Maramures |
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Je plains les villageois pour rentrer chez eux ! |
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Scène authentique de Roumanie |
Super !! Je vous suis très bien Monique
RépondreSupprimerTrop bien ce cimetière ! Il me plaît beaucoup. Je vais voir si c'est sur notre route en 2024. Bises à vous deux.
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