Mardi matin, nous quittons le spot près de nos amis les gendarmes pour aller vers la ville d'Ayvalik, toujours en longeant la côte et la mer Egée. En chemin, nous trouvons une fontaine accessible donc on en profite pour refaire le plein d'eau. Puis, nous atteignons la ville d'Ayvalik.
Autrefois, la prospère cité de Kydonies, contrairement aux autres villes ottomanes multiconfessionnelles, présentait la particularité d’être presque exclusivement habitée par des Grecs orthodoxes qui y vivaient de la pêche, de la culture des oliviers, des savonneries et tanneries. En effet, un firman impérial lui avait accordé de 1773 à 1842, le statut exceptionnel de province autonome, comme l’atteste la présence d’une quinzaine d’églises et monastères construits à cette époque. Mais en 1923, lors des tragiques échanges de populations entre la Grèce et la Turquie, où des habitants des deux pays durent s’exiler de force en abandonnant tous leurs biens, la population d’Ayvalık dut partir à Lesbos et en Crète, et fut remplacée par les musulmans grécophones de ces îles. Un genre d'échange entre îles et continent, mais c'est grâce à l'activité commune de production d'huile d'olive que les gens ont pu progressivement s'habituer à leur nouvelle vie.
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Ayvalik |
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Ancien temple abritant une source |
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Dédale de ruelles |
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On se croirait en Grèce |
Vestiges de ce riche mais dramatique passé, les maisons grecques de deux ou trois étages, blotties les unes contre les autres avec leurs façades à encorbellement, bordent les étroites venelles dont toutes aboutissent à la mer. Protégées par leur classement sur la liste des Bâtiments Historiques, nombreuses d’entre elles ont conservé leur état d’origine et surtout une belle particularité architecturale, la présence devant les fenêtres de "jardinières à géraniums", constituées d’une cage en fer forgé dans laquelle on disposait les pots ou asseyait les enfants pour qu’ils regardent la rue…
Aujourd’hui, à la belle saison, la ville fourmille de monde, en particulier de Grecs venus en bateau de Mytilène pour effectuer leurs emplettes au marché, qui abonde en produits locaux : huile d’olive, savons biologiques, créations artisanales ; ou encore pour flâner dans les stands de brocante du samedi.
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La ville regorge de peintures de type "street art" |
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Maison typique de style ottoman |
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Jolie décoration |
Je commence ma visite par un coiffeur car il était grand temps que je me fasse couper les cheveux. Pour à peine plus de 13€, j'ai droit à un shampooing-coupe-brushing avec un café turc en prime. Ça fait du bien 👍
Puis, nous commençons notre visite en nous perdant dans les innombrables ruelles de la ville. C'est vrai que ces maisons colorées ont beaucoup de charme. On se régale à flâner ici tranquillement, en ayant le bras rallongé de quelques centimètres par minute à chaque fois que Singha ou Méli voient un chat (ou des croquettes de chat pour Méli) et tirent comme des débiles sur leur laisse 🙄
On trouve ensuite un petit restaurant qui fait lui-même son pain à kebab et on se laisse tenter par un döner avec un ayran. Plus tard, on longe un peu le bord de mer avant de retourner au fourgon. En tous cas, on aime bien cette bourgade. On est bien plus charmés que par Çannakale.
Pour la soirée et la nuit, on traverse un pont puis une longue piste de 4 kms pleine de rainures de tracteurs donc bien tape-cul, afin de rejoindre l'île de Cunda ou Alibey Adası, qui, en dépit des flots de touristes, semble s’être endormie dans le temps. On se trouve un spot presque les pieds dans l'eau.
Première étape : se garer à peu près à plat sans s'ensabler 🤣
Deuxième étape : scruter les environs à la recherche de Kangals. On ne voit que 2 chiens : un pin's et un genre de chien saucisse mâle. Tout va bien 👍
Troisième étape : boire une bière en admirant la mer 🍺
Quatrième étape : tuer les put... de moustiques qui nous pourrissent nos nuits 😡 On soupçonne nos moustiquaires d'être plutôt des mouchtiquaires. Bref, va falloir qu'on trouve une solution !
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Le spot à 20m de la mer ! |
On est tellement bien ici qu'on décide d'y rester 2 nuits (au moins). En soirée, un couple de jeunes Turcs vient à notre rencontre pour nous laisser leur numéro en cas de problème car ils habitent Ayvalik. Trop sympa 😃
Mercredi 20 septembre, on est réveillés par les "bêêêê" des moutons du berger. Et devinez quoi ?! Il n'a même pas de Kangal 😉 Un monsieur vient nous aborder pendant qu'on prend le petit déjeuner pour nous dire que si on a besoin de quoi que ce soit, on ne doit pas hésiter à lui demander. Il appelle même sa cousine qui vit en France pour qu'elle nous traduise 🙂 Nous passons le reste de la journée à nous baigner car il fait vraiment très chaud encore ! En fin d'après-midi, nos amis Alicia et Louis nous rejoignent. Ils ont eu affaire aux gendarmes qui leur ont dit que c'était un parc naturel et qu'on ne pouvait pas y dormir, puis ils ont eu l'autorisation pour une nuit. Nous ça fera déjà 2 nuits 🤫 On passe la soirée à discuter voyage.
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On a même droit au coucher de soleil |
Jeudi matin, petit déjeuner au bord de l'eau puis plouf. En début d'après-midi, je pars re-visiter la ville d'Ayvalik avec Alicia. Un couple de quinquagénaires nous emmène en stop. Je ne me lasse pas de ces innombrables ruelles avec ces jolies maisons en pierres ou en bois. En plus, aujourd'hui, il y a le bazar, donc des stands de vêtements, chaussures, sacs, vaisselle et j'en passe, dans toutes les ruelles. On se régale. On trouve aussi un énorme marché de fruits et légumes. Puis on achète de bonnes olives et des noix, amandes et noix de cajou pour refaire le stock.
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Vieux monastère en marchant vers la ville |
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Retour à Ayvalik entre filles ! |
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Le bazar du jeudi |
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Y'a des chats partout, même sur les stands ! |
Vers 17h30, on commence à marcher vers la presqu'île. On arrête un taxi pour lui demander de nous ramener "chez nous". Mais il refuse à cause des 4kms de piste merdique. Bon, ben on continue à marcher. On ne voit pas beaucoup de taxi, ou alors ils sont déjà occupés 🙄 Je tente le stop mais personne ne va vers ce bout de piste. On continue à marcher...Le soleil commence à se coucher et on marche toujours. Finalement, un vieux monsieur accepte de nous emmener, ouf 👍 Quand on arrive enfin à destination, Singha vient de se faire mordre par un chien car elle n'a rien trouvé de mieux que d'aller embêter les moutons du coin 😡 Heureusement elle n'a presque rien, juste 2 petits coups de crocs. Yannick l'a bien désinfectée. On termine la soirée à dévorer les plats et pâtisseries turques très light 😜 16 kms à pied, ça creuse ! Vers 23h, on s'aperçoit que Singha boîte... mais à l'autre patte. Bon on verra demain !
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Ancienne église orthodoxe reconvertie en mosquée |
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Street art |
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Vieilles maisons |
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Chat alors ! |
Vendredi matin, elle boîte toujours mais on sait aussi qu'elle a une fragilité à cette patte. Bref, on part chez le vétérinaire d'Ayvalik pour faire une radio. Elle n'a rien apparemment, à part un genre de foulure/entorse. On nous suggère quand-même de lui donner un antibiotique pour éviter l'infection suite à la morsure. Et anti-douleur pour la patte de Madame. 70€ plus tard, on va faire quelques courses... Puis, on reprend la route pour aller sur un autre spot en bord de mer, 30 kilomètres plus loin.
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Radio des pattes de Singha |
Sur la 2x2 voies, un véhicule derrière nous nous fait des appels de phare en nous montrant la roue arrière droite. On finit par s'arrêter. Le monsieur (60-70 ans au moins) nous dit qu'il y a un problème à notre roue. Il essaie de resserrer les boulons mais ce n'est pas ça apparemment. Il dit à Yannick d'avancer de 1m. Il vérifie la roue, ne trouve rien. Puis il remarque de l'huile provenant sans doute de l'étrier de frein. Yannick passe le doigt et sent aussi de l'huile. Du coup, on sort de la voie rapide. Le gars sort un cric de son coffre et démonte la roue. On appelle Hakan pour qu'ils s'expliquent en turc. Il semblerait que le type soit mécanicien. Effectivement, il y a de l'huile à l'étrier de frein. Il le démonte aussi et part en ville avec Yannick chercher un nouvel étrier, pendant que je reste seule dans un fourgon sur 3 roues, avec une chienne à 3 pattes et une autre très intéressée par les chats du quartier 🙄
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Nous voilà sur 3 roues au milieu de nulle part... |
Je commence à paniquer un peu. Est-ce une arnaque ? J'appelle notre ami Jean-Claude en vidéo car il était garagiste et est très bon mécanicien. Il trouve l'histoire bizarre mais me dit que le gars semble maîtriser son sujet. Je demande ensuite à Alicia et Louis si par hasard ils pourraient passer me rejoindre... Ils arrivent 10mn plus tard. Je me sens déjà un peu mieux. Yannick revient encore 20mn après en disant que le gars a trouvé un nouvel étrier. Je lui demande combien c'était. Réponse : "je sais pas, je l'ai attendu dans sa voiture" 😡 Ben à quoi ça sert que tu ailles avec lui alors ? Il me dit que le gars lui parlait de compresseur et qu'il croyait qu'il allait vérifier s'il y avait une fuite. Bref, le type nous remet un étrier de frein tout neuf, demande à Yannick de faire quelques manipulations de freinage, et en 2 temps et 3 mouvements et surtout 100€, le tour est joué ! Il nous suivra encore sur 20 kms pour s'assurer que tout aille bien 👍 Alors, arnaque ou pas arnaque, on ne le saura jamais. On a un étrier tout neuf en tous cas 😃
On repart sur un spot en bord de mer, qui ne nous plaît pas. On continue encore 20 kms plus loin jusqu'à Çandarli, petite bourgade en bord de mer avec un château. On trouve un spot pas top en bord de mer et payant en plus (200 lires pour rien car pas de WC, pas de douche, pas d'électricité) mais on n'a plus du tout envie de bouger 😭 On rencontre un autre couple de français, François et Brigitte, en fourgon également. On discute un peu, et on file découvrir la bourgade et manger un bout. Je ne me baigne pas car il y a des dizaines de grosses méduses mortes sur le bord. Ça ne donne pas envie 😫
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Château de Candarli |
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Sacré saucisse ! |
Bon, ce soir on est un peu dégoûtés de cette journée. Et surtout on ne sait pas où aller samedi car la côte vers Izmir semble de plus en plus bétonnée, et ils annoncent des 35° à l'ombre pour les prochains jours 😅 Finalement, Yannick trouve le camping paradis à 100 kms dans les terres, à Akhisar. Banco !
Samedi, après 100 kms de voie rapide, nous voilà au camping de rêve. Un grand parc bien ombragé, avec des emplacements délimités pour chaque camping-car, des toilettes et douches neuves, eau chaude, des bacs à vaisselle, de l'électricité, des machines à laver et sèche-linge, un gardien et une piscine olympique à côté. Et devinez quoi ! C'est gratuit la première nuit et ensuite ce n'est que 200 lires soit 7€ par jour. Bref, on va rester là 2 mois 🤣 En tous cas, on va quand-même se poser un peu, faire des lessives, et attendre un peu que Singha aille mieux... On est vraiment surpris devant tant de services et un site aussi ombragé et propre. Merci et bravo à la municipalité qui est à l'origine de ce camping 👍 On a même installé le hamac 😉
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Camping paradis |
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On va rester quelques mois jours ! |
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