Çanakkale, cheval de Troie et détroit des Dardanelles : on est en Asie !



Depuis mercredi, nous n'avons pas beaucoup bougé. On a quitté la belle plage aux Kangals pour rejoindre une autre plage, située 10 kms plus loin, toujours du côté mer Egée. Nous sommes à Güneyli et la plage, qui n'est pas au centre du village mais à 1.5 kms de là, s'appelle Fatma Kadin. C'est une petite anse, entourée de falaises, donc à l'abri du vent, mais malheureusement pas des moustiques 😁
 
Petit port de Guneyli



L'eau est d'une clarté incroyable
On y reste 2 nuits sachant que le vendredi soir, ça commence à être bien envahi, car les locaux viennent y planter la tente. Dans la nuit de vendredi à samedi, alors qu'on se bat avec ces saloperies de moustiques, un couple de jeunes Turcs débarque à 2h du matin pour planter la tente. Ils sont complètement tarés ces jeunes ! Samedi matin, les mêmes commencent à mettre leur musique de merde en mode "on est seuls au monde", donc on décide de partir. La connerie humaine est internationale malheureusement 🙄

Petite anse de Fatma Kadin


On est rarement garés à plus de 20m de la mer ☝

Nous prenons le ferry à Gelibolu pour traverser le détroit des Dardanelles. On paie 185 lires soit environ 6.50€. Ça dure environ 40 minutes tout de même pour traverser la mer de Marmara. Ce détroit est très emprunté par toutes sortes de navires, cargos... car ils se dirigent vers Istanbul et la mer Noire, via le détroit du Bosphore. De notre côté, ça y est, on est arrivés en Asie 👍



Après une quarantaine de kilomètres, toujours sur une impeccable 2x2 voies, on rejoint la ville de Çanakkale.

Çanakkale, ville et préfecture de la province du même nom, est située sur les bords du détroit des Dardanelles. Jusqu'à une date récente, on l'appelait Tchanak en français, et les historiens parlent de « l'affaire de Tchanak » pour désigner la grave crise avec les Britanniques en 1922.

Ferry à Gelibolu pour traverser le détroit des Dardanelles


Sinon y'a le pont mais c'est presque 3x plus cher !

La ville fut fondée par Mehmed II le Conquérant à proximité de la ville antique d'Abydos. Il y construisit une forteresse, qui prit d'abord le nom de Kale-i Sultaniye ou Sultanié Kalessi « château du Sultan » avant de prendre le nom de Çanakkale, littéralement « château du pot », en raison de sa forme. Cette forteresse est également appelée Château d'Asie, par opposition au Château d'Europe (Kilitbahir) qui lui fait face de l'autre côté du détroit.

De l'autre côté du détroit, les cimetières de la bataille des Dardanelles

Dans cette ville ont eu lieu des combats sanglants au cours des différentes batailles des Dardanelles. Aussi trouve-t-on aux alentours de nombreuses sépultures militaires. En plein cœur du Parc National Historique de la péninsule de Gallipoli, Çanakkale doit sa renommée au fameux site archéologique de Troie ainsi qu’aux vestiges d’Assos, situés non loin.

La Bataille des Dardanelles (ou de Gallipoli), épisode absurde et inutile de la Grande guerre 14-18, est un désastre sans vrai vainqueur mais aux 100 000 soldats terrassés en moins de 10 mois de conflit ! L'idée de Churchill était de porter un coup aux "Empires centraux" (Allemagne et Autriche-Hongrie) récemment rejoints par l'Empire Ottoman. Cela aurait permis, en plus de défaire l'un des trois principaux ennemis, d'offrir à la Russie impériale (un des alliés de la "Triple entente" avec la France et le Royaume-Uni) le contrôle des mers Noire, de Marmara, Égée et Méditerranée afin d'encercler l'ennemi par le sud.

De ce passé très récent et violent, il reste la péninsule de Gallipoli (étroite bande de terre au nord du détroit des Dardanelles qui, comme celui du Bosphore, sépare l’Europe et l'Asie) constellée de cimetières et de mémoriaux ; de fortins, de places fortes et de canons ; lieux du souvenir où viennent se recueillir chaque année par milliers les descendants britanniques, australiens, néo-zélandais, français (et de bien d'autres nationalités) de ces pauvres soldats morts au combat...  

La ville a aussi son "Cheval de Troie" en bois de 12 tonnes, qui trône sur la promenade du centre-ville et dont a fait don à la ville la production du film "Troy" en 2004 (celui dans lequel Achille est joué par Brat Pitt !). Nous n'irons pas visiter le site archéologique de Troie car il n'est pas vraiment intéressant, mis à part son musée...

Reconstitution du cheval de Troie pour le film Troy sorti en 2004



Pour la petite histoire...
Le cheval de Troie a été construit par les Grecs afin de percer les défenses troyennes par la ruse. En effet, la coalition grecque était tenue en échec depuis près de dix ans sous les murailles de la cité. Suivant l’idée d’Ulysse, les Grecs construisirent un immense cheval de bois, dont l’intérieur était creux afin que les guerriers puissent s’y dissimuler. Ils laissèrent le cheval non loin de Troie en faisant croire à une offrande à Poséidon et dissimulèrent toutes leurs troupes et leurs équipements en se rendant sur l’île voisine de Ténédos afin de simuler leur départ et l’abandon de la guerre.

Les Troyens tombèrent dans le piège et firent entrer le cheval de Troie dans leur cité, autour duquel ils firent la fête toute la nuit pour célébrer leur victoire. Les Grecs émergèrent du cheval au petit matin, lorsque tout le monde dormait sous l’emprise de l’ivresse, et massacrèrent les Troyens.

Le questionnement sur l’existence du cheval de Troie revient à s’interroger sur la véracité de toute la guerre de Troie. Il s’agit en effet d’un épisode légendaire, très populaire dans la culture grecque, où se mêlent hommes et dieux et qui nous est principalement transmis par l’Iliade d’Homère, mais aussi par de nombreuses représentations artistiques. Cependant, les ruines du site de Troie ne permettent pas d’identifier clairement ce passage historique. La véracité des faits est un débat qui anime historiens et amateurs depuis toujours, et qui n’a pas été véritablement tranché. Aucun vestige du cheval n’a été retrouvé dans les ruines de la cité.


Nous ne sommes pas vraiment emballés par la ville de Çanakkale. On n'y trouve pas le charme d'Edirne, pas de vieilles maisons en bois, pas de belles mosquées, et c'est vrai que nous ne sommes pas trop férus d'histoire donc on ne va pas aller voir les cimetières militaires ou les musées. De toute façon, avec les chiennes, vu la chaleur, c'est compliqué 😕 Par contre, on n'oublie pas de manger dans un restaurant turc, où l'on goutte un genre de brochette de boeuf/agneau aplatie et posée sur un genre de pâte à pizza, avec crudités et ayran. Bon on pensait que c'était 300 lires pour 2 mais c'était 300 lires par personne 😁 Ça fait toujours que 20€ pour 2 !

On a peut-être vu un peu grand😋
Ca n'a pas l'air de lui faire peur












On quitte ensuite Çanakkale pour aller voir un spot en bord de mer à une dizaine de kilomètres. Mais l'endroit ne nous plaît pas car on se retrouverait garés certes en bord de mer mais devant des maisons ou jardins de gens, donc on n'aime pas vraiment ce genre d'option. Personnellement, je n'aimerais pas avoir un camping-car garé devant mon nez, me gâchant en plus la vue mer ! Nous repartons pour une cinquantaine de kilomètres supplémentaires.

Nous trouvons un autre spot à Dalyan. On peut se garer au milieu des dunes et à l'ombre de quelques arbres, et descendre à pied se baigner. A peine arrivés, une famille turque, en train de faire un barbecue (très étonnant 😉) nous offre du pain maison genre pâte à beignet salée et du poulet. Incroyable cette gentillesse ! On file balader les chiennes au bord de la mer pour qu'elles se défoulent un peu et lorsqu'on revient vers le fourgon, un berger est justement en train de passer avec ses moutons et malheureusement le Kangal qui va avec 🙄 Je rebrousse chemin et attends bien sagement sur la plage pendant que Yannick déplace le fourgon vers la mer et loin des moutons ! Finalement le berger rentre parquer ses moutons, le Kangal avec. Ouf 😅



Nous n'avons même pas faim vu les portions du restaurant de midi. Donc ce sera juste une bière vue mer... D'ici, on bénéficie en plus d'un beau coucher de soleil. L'envers du décor reste les déchets jonchant le sol partout. C'est vraiment écoeurant et incompréhensible !

On passe une nuit très calme, sans moustique 👍 Dimanche 17 septembre, alors que nous prenons le petit déjeuner toujours avec vue mer, un couple de Turcs nous rapporte une assiette avec tomates, concombres, fromage, olives, poivrons piquants et pain. On est vraiment impressionnés par tant de gentillesse. Lorsque je rapporte l'assiette nettoyée, ils m'offrent encore du raisin et des gâteaux 😍 On aimerait tellement pouvoir communiquer avec eux pour leur dire combien ça nous touche !

Cadeau d'un couple de Turcs pour notre petit déjeuner !


L'envers du décor : des déchets partout !

Il vaut mieux tourner le dos aux détritus
Plus tard, on se fait un peu de plage d'autant qu'on est les seuls. Vu qu'on est loin d'un village, il n'y a strictement personne sur la plage. On en profite pour lâcher les chiennes et Singha passe son temps dans l'eau 😉 Méli passe son temps à chercher des merdes à bouffer ! J'en profite aussi pour mettre le blog à jour. Notre ami Hakan a dû retourner à Istanbul et nous a fait une vidéo de son immense jardin de 7000m2 pour nous prouver qu'il y a largement la place de nous accueillir 🙂 Il reviendra peut-être nous voir en bord de mer (il a dit que si on trouve des spots où les gens nous donnent à manger, il ne va pas tarder à rappliquer 😜).



Lundi 18 septembre, alors que l'on s'apprête à bouger, on se retrouve ensablés 😖 Yannick essaie et essaie encore, mais à part creuser dans le sable, le fourgon ne bouge pas d'un pouce. 

Souvenez-vous, c'est encore à cause de ces foutus Kangals, qu'il avait déplacé le fourgon plus près de la mer, pour ne pas être dans le chemin des moutons, et donc des clebs... Mais hier soir, lorsque nous buvions notre bière tranquillement dehors, les chiennes étant à l'abri dans le fourgon, ça n'a pas empêché le Kangal, attiré par l'odeur alléchée, de venir se poster juste devant notre nez 😟 Yannick m'a d'ailleurs dit "euh, on va peut-être rentrer dans le fourgon nous aussi !". On a laissé bières et apéro pour se réfugier chez nous, courageux mais pas téméraires 😕 Finalement le Kangal a continué son chemin, sans toucher à notre apéro, ouf !

Bref, heureusement, j'aperçois les gendarmes un peu plus loin (ils cherchent sûrement des migrants car on n'est pas loin de l'île grecque de Lesbos, et ils doivent souvent contrôler ce secteur). Yannick essaie de leur expliquer qu'on est coincés. Ils sont très souriants. Il y a plusieurs véhicules, dont un genre de gros pick-up. Ah, j'oubliais de préciser qu'avant ça, Yannick a creusé et creusé et encore creusé autour des roues pour placer des pierres que je lui apportais, mais en vain... Finalement nos amis les gendarmes nous apportent un gros câble, qu'on attache au fourgon et eux à leur pick-up, et en 2 temps et 3 mouvements, nous voilà tirés d'affaire ! Ils sont trop forts 😁 En France, on se serait tapés une amende pour bivouac sauvage illégal, et ils nous auraient dit d'appeler une dépanneuse à 500 balles 😂




Nous prenons ensuite la route côtière de toute beauté en direction du site historique d'Assos. 




A Assos, nous nous garons à la station service (en demandant bien-sûr au préalable), puis nous attaquons la longue montée en plein cagnard jusqu'à l'entrée du site. Il ne reste pas grand chose de ce site archéologique, et l'entrée coûte cher (250 lires). On décide de laisser tomber histoire de privilégier Pergame. Cela nous permet tout de même de profiter d'une magnifique vue sur la mer Egée.

Remparts d'Assos


Jolies broderies sur l'arbre

Village d'Assos








Beaucoup de stands de souvenirs




Belle vue du site d'Assos

Nous continuons ensuite la route pour se poser en bord de mer à côté de nos amis les gendarmes. Eh oui, on est à côté d'une gendarmerie et ils autorisent le stationnement. Du coup, on en profite pour se faire un dernier plouf. L'eau est plus chaude mais pas du tout transparente. On ne peut pas tout avoir !


Ile de Lesbos au large

Cela fait 10 jours que nous sommes arrivés en Turquie et nous avançons très lentement, histoire de profiter de la mer tant que la saison le permet...

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