 |
| Et un ours passe... |
Vendredi 1er septembre, déjà, nous quittons la belle ville de Sibiu pour rejoindre une des routes mythiques de Roumanie et d'Europe, j'ai nommé la Transfăgărașan.
La route Transfăgărașan (dénomination officielle DN 7C) fait environ 100 kms de long, et traverse les Carpates entre Curtea de Argeș au sud et la Transylvanie (près de Făgăraș) au nord. C'est l'une des plus hautes routes et la plus haute route bitumée (enfin un genre de bitume parsemé de trous et de bosses 🙄) de Roumanie, car elle grimpe à un peu moins de 2 000 m d'altitude. Elle traverse les monts Făgăraș, d'où son nom.
 |
| La route mythique de Roumanie : la Transfăgărașan |
Elle est bloquée par la neige généralement entre mi-octobre et mi-juin, ce qui ne laisse pas beaucoup d'opportunités pour la traverser.
La route a été construite entre 1970 et 1974, sous le régime de Nicolae Ceaușescu. Ce dernier voulait assurer une route stratégique à travers les montagnes.
Cette route a été construite en réponse à l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'URSS en 1968. Ceausescu désirait garantir une intervention militaire à travers les montagnes des Carpates dans le cas où l'URSS tenterait une opération en Roumanie. À cette époque, la Roumanie disposait déjà de plusieurs axes routiers traversant le sud du massif des Carpates hérité de l'ère pré-communiste ou conçus lors des premières années du régime communiste.
Elle a été réalisée avec des moyens matériels considérables, mais également au prix de nombreuses vies humaines (soldats et ouvriers). En effet, il a fallu non seulement créer la route, y acheminer les matériaux, mais aussi creuser des tunnels, construire des viaducs et même un barrage ! 6 000 tonnes de dynamite seront nécessaires à la construction des 88 kilomètres de la route Transfagarasan 😕
 |
| Avant le tunnel : la brume |
Officiellement il y a eu 40 morts lors de la réalisation de la route, mais les personnes encore en vie 35 ans après parlent de centaines de vies humaines perdues. Répondant à une entrevue, un témoin de ce temps dit : "uniquement pour la construction du barrage, environ 400 personnes ont perdu la vie".
La nature y est sauvage et préservée, avec une biodiversité riche en espèces endémiques. Des espèces comme le mouton sauvage, le cerf, le lynx et l’ours brun vivent dans les montagnes environnantes. De plus, la région abrite des forêts de hêtres et de sapins, ainsi que de vastes prairies alpines couvertes de fleurs sauvages.
C'est aussi sur cette route que l'on trouve le plus haut et le plus long tunnel de Roumanie, creusé à presque 2000m d'altitude sur 880m de long.
Nous parcourons cette route mythique du nord au sud. En toute honnêteté, les paysages sont certes jolis mais le problème, c'est que la brume empêche de voir tous les lacets de la route, ainsi que la profondeur du lieu. Nous avons apprécié les 30 premiers kilomètres jusqu'au col, mais après le tunnel, on redescend vers la forêt et les virages se succèdent sans arrêt sans avoir de vue extraordinaire. C'est plutôt une route de montagne entourée de sapins, comme on en connaît plein.
 |
| Après le tunnel : le soleil ou presque |
 |
| Il fait 12° à 2000m d'altitude |
Nous parcourons cette route mythique du nord au sud. En toute honnêteté, les paysages sont certes jolis mais le problème, c'est que la brume empêche de voir tous les lacets de la route, ainsi que la profondeur du lieu. Nous avons apprécié les 30 premiers kilomètres jusqu'au col, mais après le tunnel, on redescend vers la forêt et les virages se succèdent sans arrêt sans avoir de vue extraordinaire. C'est plutôt une route de montagne entourée de sapins, comme on en connaît plein.
 |
| Le berger et ses moutons a ont un prédateur de taille : l'ours |
Mais l'intérêt de cette deuxième partie de la route est pour nous la découverte des ours bruns. Lorsque nous apercevons les 3 premiers (une maman ourse avec ses 2 petits), on a du mal à y croire 😍 Le plus dingue, c'est qu'ils sont littéralement sur la route ! Certains n'hésitent pas à sortir de leur véhicule pour les nourrir mais nous préférons opter pour la version sage : rester dans le fourgon et observer à l'abri 😀 Même si ce sont de beaux bébés d'apparence assez placide, ils restent des animaux sauvages.
 |
| Maman ourse |
 |
| Et ses oursons |
 |
| Trop mignon |
Plus loin, au détour d'un autre énième virage, on voit cette fois-ci un ours mâle seul, sur le côté. On s'arrête à un mètre de lui et on continue à l'observer du fourgon. Puis, ce sera un troisième encore à quelques kilomètres et enfin un groupe de 3 (maman et oursons à nouveau) qui bloquent carrément la route, créant des bouchons sur la Transfagarasan 😉
 |
| Modèle plus imposant : papa ours ! |
Pour nous, c'est vraiment cette découverte qui nous marquera le plus ! Alors, je me suis un peu renseignée sur les ours en Roumanie.
La Roumanie abrite la plus importante population d'ours d'Europe (hors Russie), d'après le gouvernement qui estime entre 7.500 et 8.000 le nombre d'individus présents sur son territoire. La Roumanie base son suivi scientifique de la population ursine sur la récolte d'indices laissés sur le terrain, comme des empreintes, une méthode qui ne permet pas de procéder à un recensement exact.
Malheureusement, le gouvernement roumain a annoncé son intention d'autoriser l'abattage de 426 ours en 2023 contre 140 l'année dernière, arguant d'un développement trop important de cette espèce protégée et d'une multiplication des attaques. Au total, Bucarest a recensé 154 attaques entre 2016 et 2021: 158 personnes ont été blessées et 14 tuées, selon les chiffres officiels.
"Nous proposons cette mesure car trop de gens ont trouvé la mort et les indemnisations ont été trop élevées", a jugé récemment le ministre Barna Tanczos, disant vouloir revenir à une "densité optimale".
 |
| Barrage hydroélectrique |
 |
| Lac artificiel |
En Roumanie, les ours des Carpates ont la fâcheuse habitude d'aller chercher les restes de nourriture des habitants des villages qui bordent les forêts. Des brigades sont chargées de les éloigner en douceur, mais ce n'est pas si facile, d'autant qu'ils sont extrêmement nombreux. Pour les gendarmes roumains, c'est une urgence absolue. "On vient de recevoir un appel pour nous annoncer la présence d'un ours sur la voie publique", explique l'une d'entre eux. En effet, dans un virage au bord de la route nationale, un ours de plus de 300 kilos cherche de la nourriture. Les gendarmes s'approchent avec une bombe au poivre. Il faut se tenir à distance, car ce sont des animaux sauvages potentiellement agressifs.
Il faut noter que 60% de la population des ours d'Europe se trouve en Roumanie, ce qui est énorme. Les bergers sont obligés de dresser leurs énormes chiens à attaquer les ours pour défendre leurs troupeaux.
Petite vidéo des ours rencontrés sur notre route...
Hormis la stupidité de certains touristes qui n'hésitent pas à se rapprocher des ours pour les nourrir, afin d'avoir le meilleur cliché pour Instagram ou Face de bouc, les habitants des Carpates craignent pour leur vie au quotidien. Alors quelle est la solution ? Protéger l'espèce mais à quel prix ?
Je vous laisse cogiter sur ce problème...
 |
| Born to be wild 😃 |
Lorsque nous quittons la Transfagarasan, nous nous retrouvons sur la pire route jamais faite dans toute l'Europe, j'ai nommé la route 73C. Le problème, c'est qu'elle fait 38 kms et que c'est une succession de trous, bosses, crevasses, bas côtés écroulés, montagnes russes, virages et j'en passe. Une route horrible, où l'on se voit obligés de rouler à 40 kms/h grand maximum, avec tous les tarés derrière nous, doublant à la première occasion sans aucune visibilité 😡😡😡 Bref, c'est une horreur et on n'en peut plus. La route est tellement mauvaise qu'une fixation de notre porte d'armoire de salle de bain se casse 😫 Faut le faire !!
On repère un parking encore 7 kms après cette pu... de route, et lorsqu'on arrive, complètement crevés et stressés, cerise sur le gâteau : un concert de death metal a lieu juste à côté au stade de foot 🙃 Alors si on ne veut pas dormir et profitez des 1786 décibels du festival, on peut rester là. Mais, après 200 kms, de la montagne, 795 lacets, des trous, des bosses, du slalom et j'en passe, ON VEUT DORMIR 😀
Du coup, il nous faut encore rouler 60 kms sur une route de montagne, pour changer, au demeurant très belle mais franchement on n'apprécie guère. Ce n'est que 1h30 plus tard, soit vers 20h, que nous arriverons enfin à Bran. Nous nous garons dans le grand jardin d'un Roumain, Sébastian, qui accueille les camping-cars en demandant juste une donation libre. Mais même si c'était 20 ou 30€ la nuit, on se serait quand-même arrêtés tellement on n'en peut plus.
Vous l'aurez compris, une belle journée riche en émotions et pauvre en belles routes bitumées 😂
La journée de samedi sera plus tranquille, car nous partons à pied dans le village de Bran, pour voir (de loin) le fameux château de Bran, encore appelé château de Dracula. Il paraît que le visiter est une arnaque, car les pièces sont très étroites et il y a bien trop de monde... On s'abstiendra 😌
 |
| Château de Bran ou encore château de Dracula |
La route permettant l'accès au château est une succession de voitures, camions et motos, mais malheureusement il n'y a pas de sentier en forêt... Nous visitons le village, avec ses nombreux stands attrape-touriste, et un genre de mini musée reconstituant les maisons de la région.
Dimanche, nous partons pour Brasov, une ville de montagne...
 |
| Un échantillon des maisons de cette région des Carpates |
Commentaires
Enregistrer un commentaire