Après avoir apprécié le calme de la Cappadoce du sud, nous partons vendredi 13 octobre pour le cœur de cette région symbolique. Nous nous arrêtons d'abord à Mazi, pour visiter la ville souterraine, bien moins touristique que celles de Kaymakli ou Derinkuyu.
Elle tire son nom du village où elle a été découverte accidentellement par un berger et a été ouverte aux visiteurs en 1995 après avoir fait l'objet de travaux de restauration.
Le village ancien est situé dans une vallée paisible et comprend des tombes rupestres datant de l'époque romaine et byzantine. On pense que la ville souterraine remonte à la même époque, il y a plusieurs siècles.
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Ville souterraine de Mazi |
La ville souterraine de 8 étages avait des entrées depuis 4 endroits différents et était couverte de roches inclinées comportant des trous au milieu pour les lances, offrant une protection contre les envahisseurs. De manière intéressante, des auges taillées dans la roche et plus larges que les autres entrées de grange indiquent que les habitants étaient doués pour l'élevage d'animaux à cette époque. On estime que jusqu'à 6 000 personnes vivaient dans la ville souterraine de Mazı en même temps, pendant environ un mois.
La ville souterraine comprend un puits de 20 mètres de profondeur, une cave à vin, une cave de stockage des aliments et d'autres espaces de vie. Cependant, elle se distingue des autres villes souterraines par sa grandeur. Son église possède une cheminée dissimulée qui mène à d'autres sections du système de grottes. De petites marches sont taillées dans la cheminée pour faciliter l'escalade. Avec sa taille immense et ses nombreux tunnels, elle est peut-être aussi grande que Derinkuyu ou Kaymaklı. Le système de grottes comprend même des installations supposées avoir été utilisées comme salles de bains !






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Puis, nous partons en direction de Mustafapasa. Nous étions déjà passés dans cette petite bourgade en 2015, mais peu importe. La ville est connue pour son université très ancienne et fonctionnant encore aujourd'hui. Nous nous promenons dans les ruelles pour finir à la "kebaberie", histoire de manger un kebab durum au poulet. L'ayran (boisson au lait fermenté) nous est facturé 30 lires alors que ça vaut 10 lires partout ailleurs 🙃 Bienvenue en Cappadoce !
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Très ancienne université de Mustafapasa |
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Hauteurs de la ville |
Nous continuons ensuite la route jusqu'à Avanos, à côté de Göreme, capitale de la poterie et proche de toutes les vallées des Cappadoce. Nous étions restés 3 semaines en 2015 dans cette ville, au camping Dada. On en avait gardé un bon souvenir ! Mais ça, c'était avant 🤫 Aujourd'hui, le camping n'existe plus, la ville est une succession d'échoppes à touristes et de restaurants et bars en tout genre. Nous nous garons sur un grand parking près de la rivière, étonnamment calme ! On se promène dans la vieille ville, somme toute encore assez délabrée comme à l'époque, puis on tombe sur le grand marché de fruits et légumes. Ah, enfin un endroit pas touristique ! Après quelques emplettes et un çay, on retourne au fourgon. Soirée tranquille et vraiment calme.
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Cœur de la Cappadoce |
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Vieille ville d'Avanos |
Samedi matin, on se fait aborder par un Turc parlant très bien français, qui nous dit que son fils a enseigné en France. Il connaît même le département figurant sur notre plaque d'immatriculation. Puis il nous parle d'un centre où ils font du tissage de tapis, qu'il faut absolument aller visiter soit-disant. Il termine par nous dire qu'il veut nous inviter à dîner chez lui le soir... Puis il ne parle plus que de prendre le thé.... Il finit par repartir. Ce n'est autre qu'un rabatteur, comme il y en a tant ici aux Cappadoce. Ils travaillent pour les magasins de tapis. Bref une arnaque 😡











Nous quittons Avanos, bien décidés à aller nous promener dans la vallée rose, la vallée rouge et la vallée de l'amour, que nous connaissons déjà mais qui sont vraiment de toute beauté. Seulement voilà, tout a changé en 8 ans seulement, et malheureusement pas en bien. Première difficulté : trouver à se garer, car tous les parkings sont maintenant payants et bondés. Deuxième difficulté : réussir à marcher jusqu'à la vallée sans se faire intoxiquer et étouffer par la poussière soulevée par les innombrables quads et motos passant à toute blinde à côté de nous. Troisième difficulté : arriver à marcher dans la vallée sans être à la queue leu leu derrière les touristes se photographiant pendant des heures pour foutre leur tronche sur Instagram, Tik Tok et j'en passe 😡😡 Bref, on décide de faire demi-tour et de fuir la Cappadoce.
Voilà ce qu'est devenu ce site pourtant si exceptionnel : un parc d'attractions surexploité. Entre les minibus et gros cars de touristes à selfie, les quads, les motos, les chevaux, les chameaux (non non vous ne rêvez pas), les centaines de montgolfières (à 200€ par personne le survol 🙃) et les rabatteurs, la Cappadoce est devenue une usine à fric et représente tout ce que nous détestons. Nous partons en nous consolant d'avoir eu la chance de la découvrir 8 ans plus tôt, quand tout était encore magique, et non tragique 🙄
Nous nous dirigeons vers Kayseri puis vers un canyon situé à presque 200 kilomètres de là, après une rapide pause repas près d'un caravansérail fermé. La route commence à bien grimper, car nous atteignons parfois les 1600-1700m, pour ensuite redescendre à 800m. Le paysage est désertique et il y a pour ainsi dire... RIEN.
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Une dernière des vallées roses et rouges avant de fuir ! |
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Canyon de Sugul |
Nous arrivons au canyon de Sugul près de la ville de Gürün. Nous sommes à 1300m d'altitude. Nous partons immédiatement en balade dans le canyon, histoire de se dégourdir les jambes et les pattes 😂 Il y a très très peu de touristes et c'est très bien. La rivière au fond du canyon est translucide et gorgée de poissons. En revenant de la promenade, un monsieur nous aborde. Il utilise oncle Google pour la traduction, et nous offre un thé, des noix et pommes de son jardin. Il s'appelle Jamal et possède plusieurs bassins de pisciculture car il y élève des truites saumonées. On discute un moment avec lui avant de retourner au fourgon. On passe une nuit tranquille 😴
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Une eau translucide |
Dimanche 15 octobre, il pleut. Ça faisait bien longtemps. Du coup, on traîne un peu (je me lève à 10h au grand désespoir de Jamal venu déjà 3 fois nous inviter à prendre le thé !). On fait le ménage, on range un peu et on profite d'une brève accalmie pour retourner dans le canyon et pousser un peu plus loin jusqu'à une petite cascade. Méli et Singha courent comme des dératés 😃 En retournant au fourgon, on passe boire un thé chez Jamal, qui nous propose de venir dîner chez lui. Plus tard, un couple d'Allemands en fourgon se gare sur le parking et nous discutons un peu avec eux. On passe une excellente soirée autour d'un bon repas chez Jamal (ouf, il n'a pas cuisiné de poisson 😅).
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Balade dans le canyon entre 2 averses |
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Jus de betterave 😖 |
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On rencontre Jamal qui fait un élevage de truites saumonées |
Lundi matin, le temps est encore un peu maussade. On passe dire au revoir à Jamal en le remerciant pour son hospitalité, puis on continue notre route plein Est. On s'arrête voir un autre canyon à 40 kms, à Darende. L'endroit a été complètement aménagé pour le touriste avec des allées pavées, des espaces de pique-nique... mais du coup, on ne peut pas vraiment se promener dans le canyon. On déjeune sur place avant de reprendre la route en montagnes russes.
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Canyon de Darende |
On roule à nouveau dans le désert 😂 Ça grimpe puis ça descend sec, bonjour les freins ! Vers 16h, nous cherchons un spot Park4night près d'un lac, que l'on ne parvient pas à trouver 🙄 On finit par se garer en surplomb du lac, le long d'un chemin caillouteux. La vue est superbe. On fait d'abord un petit tour de reconnaissance avant de sortir les chiennes, ayant toujours la frousse de tomber sur des Kangals 😫 Mais apparemment, ça semble bon pour lâcher les deux fofolles ! On passe une soirée paisible en admirant un magnifique coucher de soleil sur le lac... Demain, la route sera longue jusqu'au mont Nemrut Dagi...
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