Sivrihisar, lac salé de Tuz Gölü et caravansérail Sultanhani



Jeudi matin, après une nuit bien agitée dans le centre d'Eskiséhir (bruits permanents de voitures, de chiens...), nous quittons la ville en aspirant à un peu plus de calme. 
Nous arrivons à Sivrihisar, à 100kms plus à l'Est, en Anatolie Centrale. Cette ville est connue pour plusieurs raisons :

- L'église de la Sainte Trinité : c'est l'église historique des arméniens de la région et une des plus grandes églises d'Anatolie. Construite vers 1650, elle a été détruite par un incendie en 1876. En 1881, elle a été reconstruite mais abandonnée après la déportation et le génocide arménien. Une restauration a été entreprise depuis 2001. La restauration du dôme a été commencée en 2010. Malheureusement, à l'intérieur, il reste un sacré boulot à accomplir.

Eglise arménienne de la Sainte Trinité

Et son intérieur défraîchi

- La grande Mosquée de Sivrihisar : mosquée historique construite par Leşker Emir Celaleddin Ali en 1231-1232 sous le règne du sultan seldjoukide d’Anatolie Kayqubad I. Elle a été restaurée deux fois, en 1275 et en 1440. La mosquée est un rare exemple de technique architecturale à colonnes en bois en Anatolie.


Vue sur Sivrihisar



- Sivrihisar était très actif en mars 1922. Avec la participation du commandant en chef Mustafa Kemal (alias Atatürk) et İsmet Pacha, des décisions très importantes concernant la guerre sont prises à l'hôtel Zaimağa Mansion. Pendant ce temps, Mustafa Kemal invite le Conseil exécutif des députés (Conseil des ministres) à Sivrihisar pour discuter de la proposition de cessez-le-feu faite par les États de l'Entente et décider de la réponse à donner. Le 24 mars 1922, une réunion du Conseil des ministres a eu lieu à Zaimağa Mansion. Cette réunion entre dans l'histoire en tant que première réunion du Conseil des ministres en dehors d'Ankara. C'est donc une première.





Nous nous garons tout en hauteur de la ville sur un parking avec vue sur l'église Arménienne, et les montagnes. On visite d'abord la ville, qui semble avoir été entièrement restaurée. On y trouve de magnifiques maisons à colombages. Pour midi, on tombe sur un restaurant "cantine" et on se régale. Puis, on remonte sur notre parking pour visiter les alentours : tour de l'horloge, église arménienne, statues sur le flanc de la montagne. Comme d'habitude, on a un garde du corps Kangal. Il s'occupe bien de nous et nous défend dès que d'autres chiens veulent s'approcher 😉 En échange, on le paie en croquettes pour les services rendus ! En soirée, on repart en ville et on craque cette fois pour des pide, les pizzas turques à pâte très fine cuite au feu de bois. On se régale encore une fois pour 8€ à 2, boissons comprises 😜 

Tour de l'horloge

Anciennes maisons à colombages restaurées




Intérieur d'une mosquée




Pide (pizzas turques)
Quand on retourne au fourgon, 3 nouveaux chiens ont apparu mais notre Kangal veille au grain. On avait changé le fourgon de place histoire d'avoir une belle vue. Mais c'était une mauvaise idée. En effet, à cet endroit, les jeunes se donnent rdv pour discuter, écouter de la musique, boire ou fumer. Résultat, c'est un va-et-vient constant de voitures. Vers minuit, on retourne à l'autre place de parking, sans vue mais moins exposée au bruit. Je ne m'endors pas avant 2h du matin 🙄


Singha et Méli ont passé leur permis en Turquie 😃


On était pourtant bien garés avant d'être envahis !


Vidéo gastronomique 😛



Vendredi 6 octobre, nous quittons la ville pour aller voir le fameux lac salé de Tuz Gölü à 200 kms de là. 

Le lac Tuz (en turc : Tuz Gölü, « lac de sel ») est le second plus grand lac de Turquie, situé en Anatolie centrale, à 105 km au nord-est de Konya et à 150 km au sud-est d'Ankara.




Sacrée croute de sel !


Ce lac, très peu profond (1 à 2 mètres seulement), a une superficie de 1 600 km2 la majeure partie de l'année. Il mesure normalement 80 kms de long et 50 kms de large et se trouve à 905 m au-dessus du niveau de la mer. Le lac occupe une aire que se partagent les provinces d'Ankara, d'Aksaray et de Konya.

Les eaux du lac ont une salinité extrêmement élevée et en été l'eau s'évapore presque complètement mettant ainsi à découvert un dépôt de sel d'une épaisseur moyenne de 30 cm. En hiver, une partie du sel se dissout à nouveau dans l'eau douce introduite dans le lac à la suite des abondantes précipitations hivernales. Ce mécanisme est à la base du procédé utilisé par l'industrie extractive pour extraire le sel du lac, qui représente 70 % du sel consommé en Turquie.



On a du bol, il n'y a pas trop de touristes !


Le lac est entouré de terres arables excepté les terrains inondables situés au sud et au sud-ouest qui sont occupés par la steppe en raison de la salinité de leur sol.

Effectivement, lorsque nous voyons le lac, eh bien, il n'y a pas de lac 🙂 On voit cette grande étendue blanche, c'est-à-dire cette croûte se sel. Pour nous, ce n'est pas la chose la plus impressionnante à découvrir en Turquie. Mais c'est toujours intéressant comme paysage...





Vidéo du lac salé Tuz Gölü...


Nous poursuivons notre route encore 120 kms plus loin, jusqu'à Sultanhani, où se trouve le caravansérail du même nom. 

Le caravansérail est situé à une quarantaine de kilomètres à l'Ouest d'Aksaray en Turquie, ville à proximité de laquelle se trouve également le caravansérail Ağzıkara hanı. Construit au 13ème siècle par les Seldjoukides, il est le plus connu et le plus visité de la région et le plus grand de Turquie. Il fait partie d'un vaste réseau de caravansérails construits à cette époque (Kayseri, Alara...) et distants les uns des autres de 30 à 40 kilomètres (une journée de marche) sur la route de la soie.

Caravansérail du Sultanhani



Petite mosquée à l'intérieur


Cet édifice fortifié fut bâti en 1229, comme l'y indique une inscription, durant le règne du sultan seldjoukide Kayqubad Ier, par l'architecte syrien Mohammed Bin Havlan El Dimaski, le long de la route commerciale Konya-Aksaray qui menait en Perse et qui fut une partie de la route de la soie. Après un incendie, il fut restauré et agrandi en 1278. Il devint alors le plus grand caravansérail de Turquie (4500 m²), et l'un des plus beaux exemples de l'architecture seldjoukide anatolienne.

Quelques vidéos du caravansérail...


L'entrée monumentale, réalisée en marbre, a 13 mètres de hauteur. Elle est placée au milieu d'un mur d'enceinte long de 50 mètres en façade. Elle est entourée d'une arche ogivale surmontée d'encorbellements ou muqarnas (nids d'abeille) peints de formes géométriques.


Exposition de tapis à l'intérieur du caravansérail


Les animaux étaient laissés sous ces arches

Porte vue de l'intérieur


La cour intérieure, de 44 mètres sur 58, était utilisée en été, tandis que les galeries latérales étaient utilisées en hiver. Au milieu de cet espace, se dresse une petite mosquée-kiosque de forme carrée. Placée au premier étage, elle repose sur quatre arches en berceau. Des arcades, dans la cour intérieure, servaient d'écuries et étaient surmontées de logements.

À l'opposé de l'entrée principale se trouve un bâtiment de 1430 m², couvert et de forme rectangulaire. On y accède depuis la cour par une seconde porte, décorée de manière similaire à la première. La partie centrale de ce bâtiment est couverte d'une voûte nervurée. Une petite tour s'élève au centre de cette voûte. Elle est surmontée d'un dôme fait de pierres disposées de manière hélicoïdale. Ce dernier comporte une ouverture laissant pénétrer l'air et la lumière.




Lorsque l'on visite ce caravansérail, on est subjugués par l'architecture, les sculptures, les arches. C'est vraiment magnifique 👍 En lisant les tableaux d'information, il est écrit qu'à l'époque, les visiteurs étaient reçus gratuitement pendant 3 jours : hébergement, nourriture et boissons. Dommage que ça n'existe plus 😉

Nous nous garons au camping juste à côté du caravansérail, une affaire familiale depuis 3 générations. Les toilettes et douches semblent d'époque mais il a l'avantage d'être petit avec une belle pelouse et des arbres pour le hamac, et le propriétaire est très gentil. On paie 10€ la nuit sans électricité.

Finalement, notre étape suivante étant les Cappadoce, on préfère laisser passer le week-end avant d'y aller car il paraît qu'il y a encore beaucoup de monde, même à cette période. Et puis on est bien ici : petite ville à taille humaine avec tous les commerces, pas de chiens qui aboient la nuit, pas de jeunes qui boivent et font des va-et-vient en voiture, et pas de moustique ! Le rêve 😃

Le premier soir, nous allons manger des Pide dans un restaurant. On en commande 2, il nous en rapporte 3 😜 Du coup, on finit par demander un doggy bag. Au moment de payer, on tend 400 lires au serveur qui ne les prend pas. Finalement, c'est un client (à qui on n'a jamais parlé et qui venait tout juste d'arriver au restaurant) qui paie pour nous !! On n'en revient pas, c'est vraiment incroyable 🙃 Nous le remercions chaleureusement.

Les pide sont cuites au feu de bois

Le week-end passe finalement assez vite entre le nettoyage complet du fourgon, les lessives, les balades en ville, les discussions avec les propriétaires du camping (père et fils), la mise à jour du blog et de la carte, goûter avec nos voisins camping-caristes du Portugal (Catarina a cuisiné de délicieux riz au lait), et enfin les innombrables thés offerts tout au long de la journée. 

Au camping, avec d'autres camping-caristes et les propriétaires

Femmes, femmes, femmes


Les fantômes sont de retour !



Eh oui, cela fait déjà un mois que nous sommes en Turquie 😃 Nous avons parcouru environ 1700 kms, fait de belles découvertes, et rencontré beaucoup de gens adorables. Et on ne compte pas s'arrêter là !

Voici en vert fluo le trajet parcouru jusque là, et en rose les endroits où l'on a dormi



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