Petit passage en Ardèche puis dans la Drome et retour du soleil

Dimanche matin, cile gris, vent glacial, 10°, on décide de ne pas insister avec l'Aubrac. Du coup, on plie bagages et on roule jusqu'au Puy-en-Velay, en Haute-Loire. Point de départ des chemins du St Jacques de Compostelle, et capitale de la lentille, cette ville est perchée sur un rocher à plus de 600m d'altitude. Sa cathédrale Notre Dame de l'Annonciation, monument majeur de l'art roman, a été inscrite au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Malheureusement, une messe y est célébrée et nous ne pouvons pas la visiter. Le rocher Corneille est surmonté d'une statue de la Vierge Marie, qui mesure plus de 16m et pèse 110 tonnes, peinte en rouge. Elle fut érigée en 1860 avec la fonte du fer de 213 canons venant de la prise de Sébastopol en 1855 pendant la guerre de Crimée et donnés par Napoléon III. De là-haut, la vue sur la ville et ses alentours doit être bien sympathique, mais vu qu'il faut encore payer pour cela, on rebrousse chemin. Le premier hôpital fut l'Hôtel-Dieu, bâti contre la cathédrale. Il commença à fonctionner vers 1140. Son acte de fondation n'existe plus. Mais Le Puy étant un important centre de pèlerinage, sa destination première fut de recevoir les pèlerins qui venaient y vénérer Notre-Dame. Aucun texte ne permet de dire qu'il a été fondé pour les pèlerins de Compostelle, mais ses portes étaient largement ouvertes pour eux. Sa visite est également payante, ainsi que le cloître de la cathédrale. Bref, vous l'aurez compris, ici tout est payant et cela nous énerve un peu. Certains immeubles anciens et de couleurs vives sont assez jolis, mais globalement, la ville n'est pas transcendante. Les touristes viennent surtout pour la cathédrale et la vue du rocher. Bref, nous sommes contents de ne pas avoir fait un détour de 100 kms l'an dernier à vélo pour visiter cet endroit...

Rocher et chapelle St Michel d'Aiguilhe

Cathédrale Notre Dame de l'Annonciation au Puy-en-Velais

Maisons colorées : le Puy-en-Velay

Rocher Corneille et statue de la Vierge Marie

Nous progressons ensuite en Haute-Loire jusqu'au minuscule village de Montusclat. Nous nous posons ici pour la nuit, car une très jolie petite aire y a été aménagée, au bord d'un ruisseau. Le bourg, tout en pierres, est vraiment mignon. Les mouches sont de la partie à cause de la proximité avec des moutons noirs et des ânes. Nous pourrons prendre l'apéro dehors mais c'est tout car le vent glacial est toujours présent et nous sommes ici à 1000m d'altitude.

Petit bourg de Montusclat en Haute-Loire

Petite aire près d'un ruisseau pour notre repos

Lundi matin, après une nuit tranquille aux sons du ruisseau, nous partons pour les ruines du château de Rochebonne, en Ardèche. Véritable nid d'aigle perché sur un promontoire volcanique à 850m d'altitude dans la haute vallée de l'Eyrieux, les ruines du château sont le joyau des hautes Boutières avec une vue imprenable sur la chaîne des Cévennes avec les sucs et mont Gerbier-de-Jonc, Mézenc, Sara…. Le donjon et la ceinture qui l'entoure sont érigés sur un piton rocheux d'une trentaine de mètres. Au 13ème siècle, trois logis appuyés contre la paroi rocheuse ont été construits en contrebas, véritable prouesse des temps. A l’Est des ruines se trouvait une petite cour qui surplombait la chapelle castrale dédiée à sainte Agathe. L’entrée du château se trouvait de ce côté. Pendant les guerres de religion, le château fut pris et repris, successivement en 1577 et 1595. Pierre de Châteauneuf-de-Rochebonne, ami du Roi Henri III, en délogea les assiégeants. Il était sénéchal et gouverneur du Puy-en-Velay. Nous décidons de pique-niquer là car la vue est vraiment fantastique.

Ruines du château de Rochebonne

Puis, nous terminons par des routes en lacets interminables, pour passer de 1000m à 110m d'altitude dans la vallée du Rhône, où les températures sont nettement plus élevées. Nous quittons l'Ardèche et pénétrons dans la Drôme. Nos amis habitent à Chatuzange-le-Goubet près de Romans sur Isère. Avec eux, nous visitons Saint Antoine l'Abbaye, en Isère, mais aux portes de la Drôme. Ce village médiéval est classé parmi les plus beaux villages de France.

Les reliques de Saint Antoine l'Egyptien ont été ramenées de Terre Sainte par un seigneur du Dauphiné, Jocelin de Châteauneuf, vers 1070. Elles sont déposées dans le village de La Motte-aux-Bois qui devient Saint-Antoine-en-Viennois avant de prendre son nom de Saint-Antoine-l'Abbaye, situé sur le chemin de Compostelle. Les bénédictins, venus de Montmajour, s'installent et commencent alors la construction d'une église tandis qu'une confrérie charitable dresse des hôpitaux pour accueillir et soigner les victimes du Mal des Ardents ou Feu de saint Antoine (champignon qui se développait sur la farine de seigle et provoquait des hallucinations et convulsions voire des gangrènes sur les victimes). L'abbaye a été fondée en 1297 pour accueillir les reliques de Saint-Antoine l'Egyptien. Sa façade est de style gothique flamboyant. A l'intérieur, on peut encore y voir de très belles peintures, assez bien conservées. Encore un très beau village, qui mérite le détour.

St Antoine l'Abbaye (Isère)

Abbaye

Nous essayons aussi de trouver des champignons dans des bois, mais à part un cèpe et un gros bolet à moitié bouffé, on reviendra bredouilles de notre chasse :-) Pourtant, avec toute la pluie tombée ces derniers temps, on se demande où sont passés les champignons... A défaut de champignons, je prépare un kugelhopf, car nos amis ont des moules accrochés un peu partout dans leur cuisine. Miracle : il fait beau et chaud, si si, je vous assure ! Nous repartirons demain pour nous diriger vers le Jura...