Dimanche, nous sommes prêts vers 11h malgré un réveil à 8h et les préparatifs de la veille 😉 Nous partons à vélo cette fois, pour visiter la troisième patte au sud-ouest du Péloponnèse, encore appelée Messénie. Bob s'est proposé pour garder notre van, c'est gentil à lui.
Après 2 kms, nous commençons déjà à grimper vers l'intérieur des terres et au milieu des champs d'oliviers. La route est belle et on ne croise aucune voiture. Après 7 kms et 200m de dénivelé positif, on redescend enfin, ouf ! Nous continuons tranquillement jusqu'à Finikounda. Juste avant la bourgade, on bifurque à gauche pour trouver un joli bout de plage, histoire de pique-niquer au bord de l'eau. L'endroit est magnifique, avec de jolis rochers sortant de la mer.
Pause pique-nique à Finikounda |
Après une visite de Finikounda, petit port, qui doit être envahi l'été, nous continuons notre route jusqu'à Méthoni. De vraies montagnes russes nous font travailler les mollets ! On est crevés et pourtant on n'a parcouru qu'une trentaine de kilomètres 😕 On manque cruellement d'entraînement...
Lorsque nous arrivons à Méthoni, il est déjà 15h30, donc on décide de chercher un coin de bivouac. Il y a bien un camping mais il semble fermé... On cherche autre chose mais sans succès. Je propose de retourner voir le camping. Nous repérons une porte qui semble ouverte. Yannick rentre dans le camping et aperçoit une voiture tout au fond. Ce sont des Allemands, qui vivent ici toute l'année dans leur caravane. Ils nous disent que l'on peut s'installer, et parlent de 7 ou 8€ la nuit. C'est bon, on reste ! Nous installons la tente et partons visiter la ville.
Méthoni et son camping immense |
Méthoni est connue pour sa forteresse, qui est une des plus grandes de Grèce. Les visites se font jusqu'à 16h, on y retournera le lendemain. Sur la place centrale, une estrade est montée. Les Allemands nous expliquent qu'ils fêtent carnaval le lundi car c'est un jour férié. Nous décidons de rester lundi pour en profiter.
De retour au camping, on se fait inviter par nos voisins pour boire un apéro au vin blanc. Du coup, on fait connaissance. Ils avaient aussi un camping-car, et après avoir voyagé pendant de nombreuses années, ils ont finalement décidé de s'établir ici car c'est le coin qu'ils préfèrent. Plus tard, nous appelons Bob pour savoir comment il va. Il se sent seul :-) Vers 21h, on est déjà couchés, crevés par notre première journée de vélo de 30 kms à peine 😲 Mais le dénivelé était important et le vent assez fort. Il faut bien se trouver des excuses, lol !
Fort vénitien de Méthoni |
Lundi matin, nous partons visiter le château (1€ l'entrée, on ne va pas s'en priver !). Il est vraiment immense. Méthoni, encore appelée Modon, était située sur la route des marchés d'Orient, donc les Vénitiens s'y intéressent dès le 12ème siècle. En 1125, ils lancent une attaque contre des pirates, qui avaient capturé quelques marchands vénitiens, et s'installent à Modon. Ils fortifient alors la cité, qui devient un important et prospère centre commercial. La ville est alors une étape pour les voyageurs allant de Venise en Terre sainte. Modon et sa voisine Coron sont alors surnommées « les yeux de la république ». En 1499, une nouvelle guerre éclate entre Venise et l'empire ottoman : au printemps, le sultan Bayezid II assiège Modon. Une flotte vénitienne se porte au secours de la ville, mais l'amiral vénitien refuse le combat avec une flotte turque venue débarquer des renforts de troupes. Modon tombe le 9 août 1500. La ville est incendiée, l'évêque tué, les hommes décapités, les femmes et les enfants réduits en esclavage.
Les Vénitiens reprennent la ville durant la Grande guerre turque en 1680. Cette seconde période vénitienne ne dure toutefois pas longtemps, puisque les Turcs la reprennent en 1715. Le déclin de la ville sera complet durant la seconde période turque, le commerce s'essoufflant considérablement. Le château conserve aujourd'hui ses fortifications, qui sont très impressionnantes : le grand mur d'enceinte d'environ 3 kms de long, ses tours, ses bastions, ses courtines, la plate-forme d'artillerie et le grand fossé qui sépare la partie nord des fortifications de la terre, le reste du château étant entouré et protégé par la mer.
Lorsque nous ressortons du château, le carnaval se prépare. On peut admirer le cortège avec ses marionnettes géantes et les locaux déguisés pour l'occasion. Après un déjeuner rapide au camping, nos voisins Allemands nous proposent un café "Kuchen", autrement dit avec du gâteau. Et nous revoilà partis pour discuter, enfin surtout moi. Yannick dit qu'il comprend 1 mot sur 25, je ne le crois pas 😮
Plus tard, nous partons à pied faire une boucle, d'abord le long de la mer, puis à l'intérieur de Méthoni. Parfois, on aperçoit des Grecs en train de danser le sirtaki, en plein milieu des rues, mais nous prenons soin de les éviter pour ne pas être "kidnappés" pour une danse :-) Pour le dîner, on a prévu d'inviter les Allemands à partager une bouteille de rouge avec nous, mais finalement ils ne viendront pas car lui a mal aux dents et est couché, pas de bol. Cela me rappelle de mauvais souvenirs 😥
Mardi matin, la pluie annoncée depuis 4h du matin n'arrivera qu'à 9h. Du coup, on a eu le temps de replier tente et matelas au sec ! Vers 10h, il fait déjà soleil et nos voisins nous offrent du gâteau pour la route :-) Un Grec vient nous demander une pièce d'identité, qu'il prend en photo. On veut savoir si c'est lui le patron du camping mais il répond qu'il travaille avec lui. Pourtant, il ne nous dit pas combien coûte la nuit... Au moment de partir, il a disparu... On décide de laisser de l'argent aux Allemands. C'est un lieu vraiment étrange, en 2 nuits, personne ne sera venu nous demander quoi que ce soit. On aurait pu dormir à l’œil 😏
Nous quittons Méthoni pour la direction de Pylos. La route est assez éloignée de la mer, mais c'est avec un vent dans le dos que nous grimpons jusqu'à 200m d'altitude, pour ensuite redescendre vers la mer. On souhaite visiter le château de Pylos mais il est fermé le mardi, drôle d'idée ! Du coup, on décide de faire quelques prises de vue au drone. Tant pis, ils n'avaient qu'à être ouverts :-) Puis, nous visitons rapidement le centre de Pylos, avec sa place centrale habituelle. On veut retirer de l'argent mais la banque nous demande à nouveau des frais pouvant aller jusqu'à 4€ par retrait !!! On est en Europe ou on ne l'est pas ? 😖 C'est inadmissible, et ce sera notre coup de gueule contre cette stupidité grecque, mise en place en juillet 2018. Comment arnaquer encore un peu plus les touristes étrangers ?! Demandez aux banques Grecques. Comment peut-on faire partie de l'Europe, adopter l'Euro comme monnaie et exiger des frais aux distributeurs ? Bref, on ne retire rien et on décide de n'aller que dans des supermarchés et autres acceptant la carte de crédit. On refuse de cautionner cette arnaque 😠
Pour ressortir de Pylos, une route en lacets monte pendant plus de 5 kms. Puis, nous rejoignons la baie de Navarino. Nous y étions allés avec le van mais, ce jour là, il pleuvait. Aujourd'hui, c'est une alternance de nuages, pluie et éclaircies... On s'arrête d'abord manger de bons calamars dans un restaurant, avant de chercher un coin de bivouac un peu sauvage. On pédale jusqu'au bout, lorsque la route s'arrête, pour finalement rebrousser chemin et retourner près d'un point d'eau pour se coincer entre des arbres, sur le sable, à une vingtaine de mètres de la mer et un peu à l'abri du vent. L'endroit est très beau mais cette météo incertaine et la fraîcheur de soirée gâchent un peu le plaisir. Ce soir, une soupe et au lit. D'ailleurs, vers 20h, des trombes d'eau s'abattent sur la tente, et en moins de 10mn, de l'eau pénètre à l'intérieur de cette maudite tente MSR Hubba Hubba à 350€ tout de même 😞 Bilan de la journée : 28 kms, on est de plus en plus nuls, lol !
Mercredi matin, le soleil est de nouveau de la partie, et avec lui un fort vent de sud-ouest. On fait tout sécher avant de repartir. On commence d'abord par du plat avec vent de face pour ensuite bifurquer vers l'est, à travers les montagnes, en grimpette mais avec le vent dans le dos, yes 💪 La route monte pendant presque 20 kms, mais nous apprécions le retour du soleil même si les températures ont bien chuté. Après une pause pique-nique dans un petit village très calme, où un chien a dédaigné notre pain sec, nous repartons pour une dernière grimpette (normalement)...
Yannick me montre le haut de la montagne, que nous devons atteindre, de quoi me motiver 😏 Lorsque nous l'atteignons enfin, des bancs et tables en bois nous font de l’œil pour admirer la vue panoramique. Et là, surprise, tapie dans les herbes hautes, dont certaines étant aplaties pour son dodo, une petite chienne nous observe en étant à la fois méfiante et contente de voir quelqu'un au milieu de nulle part. Elle est très très très maigre et n'a pas de collier, signe qu'elle est ici depuis longtemps. Est-ce un chien de chasse qui s'est perdu, ou encore un chiot d'une portée abandonné et qui a grandit ici, bref on ne le saura jamais. On décide de lui donner notre pain sec (qu'elle ne rechigne pas à dévorer), du thon, des sardines, de l'eau... Elle ne se fait pas prier pour tout avaler, tellement elle est affamée 😁 Nous réfléchissons un petit moment : faut-il la laisser là, au milieu de la montagne, ou la ramener à Agios Andréas, où au moins elle trouvera plus facilement de la nourriture et peut-être un maître ??? On essaie de la mettre dans notre sac sur nos sacoches, mais biensûr, elle n'y reste pas, normal ! Du coup, on téléphone à Bob sans parvenir à le joindre... Finalement, après quelques essais, il nous répond et nous donne le numéro de Dimitri, le voisin autrichien, qui prend tellement soin des animaux à Agios Andréas. Après plusieurs échanges téléphoniques, Dimitri nous retrouvera avec sa sœur, Eva, pour récupérer la petite chienne, qui ne se fait pas prier pour monter dans la voiture. Ils proposent de la ramener sur notre plage, pour qu'elle soit en compagnie de Bob et nous 😃 Ils vont même lui acheter un collier et une laisse !
Rassurés, nous repartons pour les derniers 25 kms, avec encore quelques montées mais globalement de la descente. Nous traversons les villages à toute vitesse, pressés de retrouver la chienne ! Lorsque nous arrivons au campement, Dimitri, Eva et Bob nous attendent, avec la chienne, qui nous fait des tonnes de fêtes en nous voyant 😉 Nous remercions Dimitri et sa sœur pour leur dévouement, et passons le reste de la soirée à nous occuper de la chienne. Nous pensons la baptiser Kala, ce qui veut dire "bien" en grec. Si vous avez d'autres idées ?! On lui installe un dodo de fortune avec des couvertures de Bob, sous un reste d'abri de l'ancien camping. Mais lorsque nous allons nous coucher, Kala ne l'entend pas de cette oreille et trimbale la couverture jusqu'à notre van, pour dormir à côté 😊 Cette première nuit à Agios Andréas se passera plutôt bien, avec quelques aboiements par ci par là, mais au moins, nos vélos sont gardés ! Maintenant, il ne nous faut rien laisser traîner car Kala aime bien manger des éponges, ou encore des sachets plastique, et elle a même transporté le barbecue jusqu'au milieu de la plage ! Bob va devoir ranger son bardas 😝 Mais on voit que cette chienne a toujours vécu seule car lorsqu'on lui donne un os en biscuit à croquer, elle va aussitôt l'enterrer quelque part. Heureusement que les os ne poussent pas 😊
Une petite vidéo pour illustrer notre épopée (mettez le son !)...
Voilà une aventure qui se termine bien. Nous n'avons pas pédalé beaucoup (bon, le dernier jour, on a dépassé les 50 kms et 700m de dénivelé positif tout de même !), mais le voyage a été riche en rencontres !
oh elle est trop mignonne la petite Kala...vous inquiétez pas... c'est pas les km qui comptent... c'est l'aventure !!! bises
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