Cascades, lacs et montagnes en Bosnie Herzégovine



Nous sommes depuis mardi en Bosnie. D'abord installés chez Sefik pour deux nuits, on en a profité pour visiter la cascade de Strbacki Buk dans le parc national de l'Una, situé tout près de la frontière croate.  La cascade fait 24m de haut et est plus impressionnante que la grande cascade des lacs de Plitvice, avec vachement moins de monde 😀 Malheureusement, nous partons à pied et sommes vite rattrapés par des trombes d'eau. On trouve une maisonnette pour s'abriter et on y reste 1h au moins 😖 Puis, on profite d'une accalmie pour rejoindre l'entrée du parc, qui nous coûte que 7 marks par personne soit 3,50€, ça change du prix prohibitif des entrées de parcs de Croatie ! La cascade est grandiose, malgré le temps gris. La frontière croate est juste en face de la rivière Una, et on entend parfois un train de marchandises passer. Dans le temps, la ligne de train allait de Split à Stuttgart ! Ce sont des temps révolus, depuis cette malheureuse guerre des Balkans de 1992 à 1995.

Cascade de Strbacki Buk, parc national de l'Una

Nous retournons chez Sefik, suivis par deux chiots qui nous accompagneront jusqu'au camping-car. L'un d'eux squatte même sous le camping-car, mais Sefik ne semble pas apprécier. Ils resteront pourtant jusqu'à ce qu'on reparte le lendemain... On ne fait pas grand chose le reste de l'après-midi puisqu'il n'arrête pas de pleuvoir 😢



Jeudi matin, après une bonne douche chaude (la veille, Sefik n'avait pas fait de feu donc pas moyen d'avoir de douche chaude), on repart en direction de Jajce. Et c'est reparti pour les 4 kms de piste à trous et flaques, avec bien-sûr des crétins qui ne pourraient pas se pousser un peu ou tout simplement ne pas foncer comme des zouaves lorsqu'on se croise 😠 Nous n'apprécions pas du tout la conduite bosniaque, sauf les camions qui se mettent gentiment de côté pour qu'on puisse les doubler. Les automobilistes sont des fous furieux, ils doublent sans visibilité, se garent en plein milieu des routes pour faire une course...

Parc national de l'Una

Nous arrivons au lac de Jajce, où nous trouvons un super coin de bivouac tout près de vieux petits moulins en bois. Un autre camping-car français des Pyrénées orientales est déjà garé à cet endroit. C'est le premier camping-car français que l'on voit depuis notre départ ! Bon, pour la discussion autour d'un apéro, on repassera. On leur a proposé deux fois, en vain 😒 Soit ils ne boivent pas d'alcool, soit ils sont associables, soit les deux ! On profite d'une accalmie pour faire un tour dans le parc aménagé au bord du lac et des moulins, c'est très bucolique. Le soir, quelques voitures de jeunes bosniaques viennent stationner près de nous, mais ils ne restent pas bien longtemps. Dans la nuit, une voiture a klaxonné mais Yannick et Kala n'ont rien entendu, super les gardiens 😩

Vue du camping-car
Petits moulins de Jajce

Vendredi matin, on décide de faire le tour du lac à pied, et on découvre d'autres cascades, et de belles falaises, avec de belles couleurs automnales. Puis, on rejoint la ville médiévale de Jajce. On se gare sur le parking du Bingo pas loin du centre ville.


La ville de Jajce a été construite au 14ème siècle et fut la capitale du Royaume de Bosnie. De cette période, Jajce garde des portes et des fortifications, ainsi qu'une forteresse. Les Ottomans  s'emparèrent du Royaume de Bosnie en 1463. Jajce fut reprise en 1464 par le roi de Hongrie, Matthias 1er. Dans les années suivantes la reine Katarina Kosaca-Kotromanic restaura l'église Saint-Luc, qui est aujourd'hui l'église la plus ancienne de la ville. En 1527, Jajce fut la dernière ville de Bosnie à tomber entre les mains des Ottomans.

Ville fortifiée de Jajce

Au début de la guerre de Bosnie, Jajce était une ville de peuplement mêlé, à la jonction de secteurs majoritairement serbes au nord, bosniaques au sud-est et croates au sud-ouest. Entre fin avril et début mai 1992, la plus grande partie de la population serbe quitta la ville pour se réfugier sur les territoires contrôlés par la République Serbe de Bosnie. L'église orthodoxe serbe fut dynamitée dans la nuit du 10 au 11 octobre 1992. Au cours de l'été de 1992, l'armée de la république serbe de Bosnie (VRS) bombarda la ville et les forces serbes y entrèrent en octobre 1992, profitant sans doute d'un manque de coordination entre le gouvernement bosniaque et les forces croates. La population bosniaque et croate se réfugia à Travnik Des contre-offensives croates eurent lieu en août et septembre 1995 et la ville fut alors reprise. À la suite des accords de Dayton (1995), Jajce fut intégrée à la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine ; une partie de son territoire fut rattachée à la municipalité de Jezero nouvellement créée et intégrée à la République serbe de Bosnie.

Cascade de Jajce et le fameux burek

La forteresse et les remparts qui entourent la ville sont assez impressionnants. Quelques bâtiments sont assez bien conservés mais beaucoup ont subi les ravages de la guerre de 1992 à 1995. On voit encore les traces des impacts de balles... On s'achète ensuite une carte Sim à 2,50€ pour avoir 1 giga d'internet au cas où, puis on se régale de délicieux bureks, ces genres de feuilletés en forme d'escargot, fourrés à la viande de bœuf hachée, ou de poulet, ou encore de fromage et épinards. Trois bureks (un burek pèse 200g au moins), et une bouteille d'Ayran, 7 marks soit 3,50€. C'est bientôt moins cher qu'en Asie 😂

Puis, nous repartons de cette jolie ville en direction du lac Ramsko Jezero, ou encore lac Rama. C'est un lac de barrage situé dans la localité de Rama-Prozor. Il a été créé en 1968 par la construction du barrage sur le cours de la rivière Rama. On se gare sur le parking d'un monastère, avec vue plongeante sur le lac. On se promène un peu mais on rejoint vite le camping-car car ça caille 😞 On passe donc la soirée enfermés... Ça commence bien le mois d'octobre !

Lac Rama

Samedi matin, nous repartons en direction du lac de Jablanica, qui ne nous inspire pas, donc on trace jusqu'à Mostar.

Mostar et son fameux pont détruit puis reconstruit à l'identique

Deuxième ville de Bosnie, Mostar est avant tout la plus grande destination touristique du pays. Nichée au cœur de la vallée de Neretva, elle se caractérise par ses maisons anciennes et son vieux pont, Stari Most. Aujourd'hui classés à l'UNESCO, la ville et son pont ont pu être rebâtis après avoir été détruits pendant la guerre de Bosnie. Construit en 1566 par un élève du pionnier de l'architecture ottomane classique, le vieux pont de Mostar était alors la plus grande arche au monde, en forme de dos d'âne de 30 mètres de longueur et de 4 mètres de largeur. Sa structure en pierre massive offrait un contraste saisissant avec sa silhouette allongée et profilée. Il disposait, à chacune de ses extrémités, de deux tours fortifiées du 17ème siècle : la Tour Tava sur la rive gauche et la Tour Halebija sur la rive droite. Il se différenciait alors des autres constructions de l'époque par son étonnante solidité qui lui permit de résister, à travers les siècles, à de nombreux conflits. La ville même de Mostar doit son nom à son célèbre pont, "most" signifiant "pont" en langue serbo-croate. Bien avant le déclenchement de la guerre de Bosnie, la ville de Mostar était un symbole d'hétérogénéité, habitée par des bosniaques, des serbes et des croates.

Vieille ville de Mostar

Ce n'est qu'à l'arrivée de la guerre croato-bosniaque, en 1993, que le Stari Most fut détruit par les forces croates. Alors que certains affirment que la destruction d'une telle œuvre architecturale ne peut être qu'un acte de vengeance, d'autres y voient un acte purement stratégique qui permit aux croates d'interrompre le passage des bosniaques. Toujours est-il que le 9 novembre 1993, le pont s'écroula sous les bombardements des forces croates, laissant le monde en émoi devant un tel ravage. Après la fin de la guerre, en 1995, un pont de substitution temporaire fut construit pour faciliter l'accès d'une rive à l'autre de Mostar. Stari Most n'est alors plus qu'un tas de pierres restées au sol. Ce n'est qu'en 1998 que l'UNESCO, les autorités municipales et la banque mondiale lancèrent un appel aux dons pour reconstruire le pont. Après deux ans de recherches archéologiques et d'études scientifiques, les travaux commencèrent le 7 juin 2001 pour s'achever en 2004. Le montant des travaux s'éleva à 12 millions d'euros et le « nouveau » vieux pont de Mostar fut inauguré dans les règles de l'art le 23 juillet 2004.

Au-delà de l'importance de sauvegarder le patrimoine historique de la Bosnie, la reconstruction du Stari Most possédait également des enjeux humains. La ville étant toujours divisée entre les communautés, à l'est les bosniaques et à l'ouest les croates, le pont représentait également un espoir de réconciliation et un trait tiré sur le passé. Malheureusement, si le symbole est beau, la réalité est toute autre. Les limites de la réconciliation s'observent au quotidien et si les frontières sont abolies par la reconstruction du pont, elles existent toujours dans les têtes des habitants de Mostar. Une immense croix illuminée la nuit surplombe aujourd'hui la ville, à l'endroit même où les tanks croates avaient bombardé le pont.



Nous nous garons sur un parking gratuit (si si) à 10 minutes à pied du célèbre pont. Tant que nous ne sommes pas dans la vieille ville, tout se passe bien. Mais dès que nous approchons du fameux pont, ça devient vite l'horreur. Comme aux lacs de Plitvice, nous sommes à l'arrêt, les uns derrière les autres. Biensûr, les guides ne peuvent pas s'empêcher de s'arrêter en plein milieu, avec leur troupeaux de touristes. Forcément, ça passe vachement moins bien 😠 Effectivement, la vieille ville de Mostar et ce pont valent le détour, mais l'attrait touristique gâche un peu le plaisir. Nous déambulons dans les coins moins touristiques de la ville, mais c'est assez vite moche dès que l'on sort de ce quartier historique. Il y a bien une grande rue piétonne (enfin plus ou moins), mais les bâtiments sont assez austères. On voit aussi, comme à Jajce, de nombreux restes d'immeubles ou de maisons criblés de balles, et laissés à l'abandon. C'est triste de voir tout cela. Pour en savoir plus sur cette guerre qui a tant tué et détruit, vous pouvez lire cet article assez explicite en cliquant ici.

Nous retournons au camping-car et nous dirigeons vers la ville de Blagaj, que nous visiterons demain. En attendant, nous sommes posés au camping "AutoKamp Blagaj", avec électricité, douche chaude, wifi, le long de la rivière, avec un personnel adorable. A peine arrivés, on nous offre une grande assiette de fuits frais, du gâteau, et deux bières de 50cl chacun ! Et 1/2h plus tard, on nous offre à nouveau la même bière, alors qu'on n'a toujours pas terminé la première 😊 Miracle, un camping-car de français est aussi installé ici ! On va faire connaissance...

Bien accueillis au camping de Blagaj 😋

Commentaires

  1. On s est raté de peu. Nous sommes arrivés mercredi en Bosnie. Ça a l air plus sympa que la Croatie. Ce soir, nous irons à l autokamp. Mais d abord, découverte de Mostar. Merci de vos notes. On en profite ! A bientôt, au moins sur votre blog😘

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