Petite parenthèse dans notre "vandrouille" : installation en Grèce

Belle vue de notre terrain

Je vous ai quitté il y a presque un an déjà... Nous étions re-confinés en Grèce, toujours au même endroit, à Néa Koroni, au sud-ouest du Péloponnèse. La Grèce s'est reconfinée du 7 novembre 2020 au 15 mai 2021, avec pour principales restrictions :

- fermeture des restaurants, bars, discothèques ;

- interdiction de circuler en dehors de la province (Messinia pour notre part) ;

- couvre-feu dont les horaires ont varié selon les mois ;

- magasins de détail accessibles uniquement avec le "click & collect", ce qui équivaut à une fermeture pour les étrangers comme nous, car nous n'avons pas de téléphone avec une carte SIM locale et ne pouvons donc pas commander sur les applications grecques ;

- port du masque à l'intérieur comme à l'extérieur ;

- interdiction d'être plus que 2 personnes dans un même véhicule.

Je dois certainement en oublier, mais je préfère zapper cette période 😭

Bref, pour nous, ce confinement n'a pas été si mal vécu car nous passions nos journées à randonner ou à faire d'autres bricoles (confitures, bocaux d'olives, bricolage, rencontres avec les amis du coin). La récolte des olives chez Takis, notre ami grec chez qui nous sommes garés avec le camping-car, nous a également bien occupé car cela a généré pratiquement une tonne d'huile d'olive 💪 Heureusement, nous avions de l'aide, puisque nos amis Jean-Marc et Martine sont restés avec nous plus d'un mois et à 6 avec Bob et Takis, nous étions tout de suite plus productifs.

Récolte des olives chez Takis en novembre et décembre 2020

Jean-Marc, lauréat des olives !

Martine, Jean-Marc et Yannick

Les mois de décembre, janvier et février ont été assez pluvieux, et nous pataugions dans la bouillasse presque au quotidien. En effet, chez Takis, l'immense terrain est légèrement en pente et n'a jamais le temps de sécher, donc nous avons appris à vivre dans la gadoue 😒

Nous étions également bien occupés à chercher un petit terrain à acheter, histoire d'avoir un pied à terre en Grèce. Nous nous sommes d'abord concentrés sur un terrain à Néa Koroni, mais comme la propriétaire nous a pris pour des jambons, on a préféré laisser tomber. Entre-temps, nous avons vu presque une vingtaine de terrains. La question était de savoir si nous voulions un terrain constructible ou non. En même temps, nous savions que nous ne voulions pas construire mais un terrain constructible offre plus d'opportunités : électricité, possibilité de construire un genre de maisonnette de 15-20m² pour stocker outils et autres (nous l'aurions aménagé en mini habitation), connexion à l'eau. D'un autre côté, alors que les terrains non constructibles se vendent entre 3 et 6€ le m², un terrain constructible passe tout de suite à 10 ou 15€ le m². Il y a aussi d'autres contraintes : en dehors d'un village, il faut avoir minimum 4000m² pour pouvoir construire ! Et la limite d'un village n'est jamais claire. Parfois, au sein même d'un village, on peut se retrouver en dehors du plan d'urbanisme et cette règle des 4000m² s'applique aussi. Après avoir bien réfléchi, on s'est dit : pourquoi acheter un terrain constructible pour ne pas construire ? Pourquoi payer 3 à 4 fois plus cher pour finalement ne mettre qu'une caravane ? Finalement, notre choix s'est porté sur un terrain, que Takis nous avait trouvé il y a un moment, mais que nous avions d'abord écarté car très pentu. Nous pensions également que des travaux de terrassement coûtaient aussi cher qu'en France. Nous avons choisi un terrain de 540m² dans le village de Logga, à 2 kms de Néa Koroni. Ce village, un peu en hauteur (50m d'altitude), a l'avantage d'être moins humide que les villages en bord de mer, et d'offrir de belles vues sur la mer et les montagnes du Magne. Il y a quelques commerces et restaurants, et on est à 900m de la mer 😍 Ce terrain offre une des plus belles vues que nous ayons trouvé depuis que nous visitons des terrains. Et il nous a coûté le prix d'une place de parking en France ! Nous avons signé chez le notaire le 17 mai 2021. Je vous passe le long processus d'achat, pas triste non plus... Nous voilà donc propriétaires d'un petit terrain en Grèce.

Peggy notre avocate

Notaire à Kalamata

La propriétaire du terrain et son avocate

Petite pendaison de crémaillère

Le 21 mai, nous rentrons en France. Nous avons fait énormément de choses : vente du camping-car, achat d'un fourgon plus passe-partout, achat d'une caravane avec auvent pour notre terrain à Logga (oui, nous avons cherché une caravane en Grèce et non il n'y a rien de valable), vaccination (pas trop le choix si on veut voyager), soins dentaires (on fait officiellement partie des "vieux" avec nos premières prothèses dentaires 😖), recherche assidue de champignons, recherche d'un nouveau locataire pour notre appartement, et visite de la Bretagne et de la Normandie pour voir des amis et tester le nouveau fourgon. Nous revenons le 8 octobre en Grèce, accompagnés de ma maman, et avec 2 véhicules puisque nous avons rapporté la voiture. Le trajet de Strasbourg à Ancône en Italie s'est déroulé uniquement sous la pluie, tandis que le trajet avec le ferry jusqu'à Patras en Grèce a été plus que mouvementé. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, c'est encore sous la pluie que nous débarquons à Néa Koroni 😕

Notre nouveau fourgon Adria

Espace salon

Sièges avant pivotants

Espace toilette

Espace douche

Espace dodo

Notre caravane Caravelair à ramener en Grèce : avis aux amateurs !

Espace chambre

Espace cuisine

Espace salle de bain

Le mois d'octobre 2021, nous avons connu mieux ! Sur les 3 semaines de séjour de ma maman, quasiment 2 semaines de pluie, avec tempêtes... Pas de chance pour ma maman mais elle a tout de même apprécié la convivialité grecque. Nous avons dû attendre jusqu'au 26 octobre, pour démarrer les travaux de terrassement sur notre terrain. Au total, ces travaux auront duré 2 jours, et coûté 800€. Merci à Stavros pour son travail. Nous avons maintenant de belles plateformes, celle du haut doit faire environ 100m², et celle du dessous environ 30m². Nos oliviers ont été préservés, ouf !

Premier chantier : le bulldozer fait le terrassement

Début novembre, une amie française rencontrée en Thaïlande, Elisa, arrive en Grèce avec son vieux Ford Transit. Elle a dans l'idée de passer l'hiver en Grèce, pour y faire un peu de bénévolat. Et il s'avère qu'elle sait parfaitement comment construire des murs en pierres sèches. Et avec notre terrain en pente, la seule façon de l'exploiter est de faire des terrasses et donc des murs en pierres sèches. Les pierres, nous en avons grâce aux travaux de terrassement. La terre est effectivement très rocailleuse. Nous voilà donc partis dans la construction de murs en pierres sèches, grâce à la formidable expertise d'Elisa. Et nous nous prenons vite au jeu 😁 Le mois de novembre est assez ensoleillé et ne nous bloque pas dans la construction. Nous faisons également des escaliers en pierres, pour passer d'une plateforme à l'autre. Les travaux avancent vite et nous sommes fiers de nous 😆 Voyez plutôt le résultat...

Suite et fin du terrassement

Nos premiers murs en pierres sèches avec Elisa

Puis, le deuxième chantier consiste à construire un mur extérieur de soutènement en pierres et béton, sur lequel nous poserons par la suite une clôture. Ce mur doit être très solide pour supporter le poids de la terre des plateformes faites par Stavros et le passage de véhicules, et notamment du fourgon. Nous faisons donc tout naturellement appel à Bob, qui a l'expertise et les outils pour ce genre de mur. On propose à Bob de construire ce mur avec lui, histoire d'apprendre. On ne compte plus les sacs de ciment de 25kgs à apporter, les tonnes de sable et de gravier à manipuler, les fers à béton, les litres et les litres d'eau, les brouettes de gravâts de remblais nécessaires à la construction de ce type de mur. Les pierres commencent à nous manquer mais il est très difficile d'en trouver à cette époque, car les gens sont occupés à la récolte des olives et les terrains sont trop boueux pour y accéder avec un camion. Nous nous sommes faits livrer des gros sacs de sable et gravier, mais c'est une expérience inoubliable. Le camion glissait comme un crabe vers notre nouveau mur, il avait de la boue plein les roues, et avait un mal fou à manœuvrer avec cette satanée boue, et surtout, le livreur ne voulait pas salir ses chaussures en toile et tentait d'éviter la boue en faisant de grandes enjambées pour se mettre sur le gravier. Nous avons dû balancer plein de gravier sous ses roues et au passage des roues. Donc tu commandes 1 tonne de gravier et tu utilises déjà la moitié pour permettre au camion de ressortir de ton terrain 😂 La météo ne nous aide pas depuis fin novembre. Les averses se succèdent, nous obligeant à couvrir sans arrêt le groupe électrogène, le béton, les sacs de ciment, les perforateurs... Bref, travailler dans ces condittions est vraiment vraiment désagréable. Elisa est toujours avec nous, ne se lasse pas, et se languit d'avoir de nouvelles pierres pour construire de nouveaux murs en pierres sèches 😃 De mon côté, je déteste la pluie et je rêve de Thaïlande, ou d'Andalousie, tandis que Yannick prend son mal en patience, et est épuisé des brouettes de gravats et de pierres qu'il transporte quotidiennement. Par chance, en haut de notre route, ils ont changé toutes les conduites d'eau du village et des montagnes de gravats et de pierres sont à disposition de qui veut. Cela nous sauve la vie car pour l'instant, Stavros n'a toujours pas pu nous livrer les 3m3 de pierres. Il faut au moins 3 jours de temps sec, et c'est loin d'être gagné ! Rien que cette semaine, nous avons eu un seul jour de beau temps 😡

Mur de soutènement avec Bob

Nous avons aussi récolté nos propres olives. Avec une dizaine d'oliviers, la coopérative a pressé environ 300 kgs d'olives et nous pourrons déguster 40 litres d'huile d'olive. C'est notre première récolte, rien qu'à nous 😍 Merci les oliviers et merci Dame Nature !