Diyarbakir, Mardin, Sanliurfa, les villes trépidantes de l'Est


Vendredi 20 octobre, nous arrivons à Diyarbakir, non sans mal car la circulation y est difficile ! On se gare d'abord sur un parking payant au centre-ville. Après un déjeuner au Lokanta du coin, on s'apprête à visiter la ville lorsqu'on se fait inviter à boire un çay par des Kurdes 😃 Ils nous conseillent quelques restaurants à tester... Puis, nous tombons sur un couple de Français, voyageant en camping-car avec leurs 3 garçons. Les enfants voudraient voir nos chiennes, donc on retourne au fourgon puis on les raccompagne à leur véhicule. Finalement, leur lieu de stationnement est bien mieux que le nôtre, car entouré de verdure et gratuit. Du coup, Yannick déplace le fourgon et nous terminons la soirée avec eux 👍
Echoppe de Diyarbakir
Tête d'agneau 😖


Poivrons et aubergines séchés

Ferronniers



Samedi matin, nous partons à la "conquête" de Diyarbakir, une ville qui grouille de monde 🤣 Nous commençons par un Kahvalti, le typique petit-déjeuner turc. Alors au menu nous avons : 4 sortes de fromage, tomates et concombres, miel, beurre, fruits confits dans un genre de confiture, œufs brouillés avec des morceaux de saucisse fumée, de la bonne pide (pain traditionnel),  et thé à volonté 😋 Le tout pour 200 lires par personne soit environ7€. On se régale et on n'aura pas faim jusqu'au soir !

Kahvalti, fameux petit-déjeuner turc

Logée à proximité de la vallée du Tigre, non loin des frontières syriennes et irakiennes, Diyarbakır est un lieu incontournable de l'histoire Kurde.

Située au sud-est de la Turquie, dans la région d'Anatolie du sud-est et au nord-ouest de l'historique Kurdistan, Diyarbakır est aujourd'hui un pôle culturel et historique majeur en Turquie. Peuplée par 1,6 million d'habitants, la ville est extrêmement dynamique (la population a doublé en seulement 7 ans). Les habitants étant en grande majorité des Kurdes, la ville a été décrétée par ceux-ci comme la capitale du Kurdistan turc.



Grande Mosquée



Certains se reposent au lieu de prier !




De par son ancienneté et sa situation géographique, au cœur du berceau des civilisations occidentales, la cité kurde bénéficie d'une histoire très riche. Nommée Amida sous l'empire romain, elle portait déjà ce nom lorsqu'elle était, à partir du 13ème siècle avant Jésus-Christ, capitale du royaume araméen. Elle fut également une ville importante dans le royaume arménien de Cordyène. Amida deviendra ensuite une place forte de Mésopotamie, sous l'empire romain d'Orient, sera rebaptisée Diyarbakır, et intégrée à l'empire Ottoman en 1534. L'époque moderne la verra tantôt vidée de sa population lors du génocide arménien, occupée par les troupes françaises, américaines, l'OTAN, à la suite de la Seconde Guerre Mondiale, et intégrée à la toute nouvelle République Turque.

L'histoire de Diyarbakır explique probablement la richesse et la complexité de son architecture, qui ne manquera pas de surprendre l'amateur de vieilles pierres. Les imposants remparts, qui ceinturent encore aujourd'hui une partie de la ville, sont admirablement conservés. Ils encerclaient la ville sur 5700m, et sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2015. Ces remparts sont considérés comme les plus grands et longs au monde, après la Grande Muraille de Chine. Les constructions doivent leur sombre teinte à l'utilisation d'une pierre d'origine volcanique, le basalte. La ville est d'ailleurs surnommée "La Noire". On compte 595 bâtiments historiques au total, donc il y a de quoi faire 👍





Vieux Coran


Voici notre parking
Balade près des remparts d'une longueur de 5700m




On tombe assez bien car c'est le festival de la culture ce week-end et donc l'ensemble des musées sont gratuits. Nous nous promenons sur les remparts, puis les longeons sur plusieurs kilomètres. Certes en restauration, ils restent très impressionnants. Puis nous partons dans le cœur de la vieille ville, à l'intérieur des remparts. Cela grouille de monde, des locaux et des touristes Turcs pour la plupart. La Grande Mosquée a une architecture particulière avec ses colonnes et façades sculptées. Nous visitons également les 3 anciens caravansérails, l'un étant reconverti en hôtel, l'autre en centre de dégustation de vin, et le troisième en un espace avec boutiques et restaurants. On retrouve la pierre noire, comme pour les remparts.

Nous retournons régulièrement au fourgon pour aller promener les chiennes. Il y a des énormes pelouses bien vertes partout, donc c'est agréable. Par contre, on remarque un pick-up vaporisant un genre de produit insecticide pour tuer les moustiques, qui passe et repasse régulièrement 😫 Certains nous diront que ce n'est que de l'eau 🤫 Force est de constater que ça ne sert à rien puisque nous passons des nuits blanches à tuer ces enfoirés de moustiques 😡

Exposition de Steve Mccurry





Ancien caravansérail













Dimanche, nous visitons le musée archéologique, intéressant mais avec tellement de choses à lire que nous abrégeons un peu. Nous passons le reste de la journée à flâner dans la ville, car elle regorge de curiosités à découvrir. Autre point important : on y trouve un délicieux pain cuit au feu de bois, la pide. Yannick achète aussi des genres de croissants mais en forme d'anneaux, qui n'ont rien à envier à nos croissants français 😛 Lorsque nous sommes en mode "pause" au fourgon, des enfants viennent parfois mendier et caresser les chiennes. Mais un gardien qui est juste à côté les virent à chaque fois ! Ils seraient d'origine Syrienne. Honte aux parents qui envoient leurs gamins mendier dans la ville, au lieu de les mettre à l'école 😡

Lundi 23 octobre, après un dernier çay en compagnie des chauffeurs de taxi, nous repartons en direction de Mardin, l'étape la plus orientale de notre voyage.

Délicieuse pide 





Et un petit jus de grenade






La ville qui grouille toujours
A Mardin vivent environ 1 million d’habitants, dans le sud-est de la Turquie, à une trentaine de kilomètres d’une frontière syrienne totalement sécurisée. L’intérêt principal de la ville réside dans sa localisation au cœur de la plaine de Mésopotamie, délimitée par les fleuves Tigre et Euphrate, où un nombre incalculable de civilisations se sont succédées. Si l’invention de l’écriture date d’environ 3300 avant J.C., c’est à Sumer, en Irak, à quelques centaines de kilomètres à vol d’oiseau de Mardin, qu’on en trouve les premières traces. Hittites, Perses, Romains, Omeyyades, Abbassides, Ottomans occuperont tour à tour cette cité accrochée à la montagne d’où s’égrènent les minarets ciselés des mosquées, les nombreux palais antiques aux pierres chaudes, les clochers des neuf églises syriaques, chaldéennes ou encore protestantes.

Véritable Babel de Turquie, Mardin connaît également une importance religieuse de tout premier ordre dans le monde chrétien. Ici, les enfants apprennent encore l’araméen, la langue originelle de Jésus. À quelques kilomètres de la cité, deux monastères syriaques comptent parmi les plus anciens sanctuaires chrétiens encore en activité dans le monde. C'est d'ailleurs sur le parking de l'un d'entre eux, que nous ferons étape pour la nuit. Enfin, le charme intemporel de Mardin se lit au premier coup d’œil, de la colline d’en face ou depuis la plaine... Mardin compte parmi les plus belles villes de Turquie. On remarque tout de suite le changement de pierre utilisée pour les constructions. Ce n'est plus du basalte car toute la ville revêt des couleurs ocres.

Belles maisons couleur ocre de Mardin





Eglise des 40 martyrs



Ancienne université

Beau local des PTT






Dans le centre de Mardin, le plaisir des yeux est partout. On ne cherche pas à suivre un itinéraire tout tracé, mais on préfère plutôt se perdre dans les ruelles étroites et ombragées. Des escaliers qui grimpent ici, des arcades par là, des portes orientales et des façades finement sculptées… On passe un temps fou à trouver un restaurant pas trop bobo mais cela s'avère compliqué. La ville est malheureusement très touristique et on ne compte plus les cafés et bars avec des toits en terrasse, ou les restaurants assez chers et un peu attrape-touristes 😫 On cherche désespérément un bon vieux lokanta mais la tâche s'avère compliquée. On échoue finalement dans un genre de lokanta mais l'addition est à 430 lires quand on paie souvent 300 lires ailleurs ! 




Vue sur la Mésopotamie, la Syrie est à 15 kms




Des chats bien nourris !


Nous retournons ensuite au fourgon car les chiennes doivent avoir un peu chaud. Le parking a un seul avantage : il est situé à deux pas du centre historique. Par contre, ça sent la mort 😡 Des tracteurs avec de grosses remorques remplies de déchets en tous genres ne cessent de venir pour déverser leur merde sur la colline ! Je vous laisse imaginer l'horreur et la puanteur 🙄 Lorsque nous sortons les chiennes, des sales gosses nous abordent avec leur fameux "hello" et "what's your name" puis s'en suivent des jets de cailloux 😡😡😡 On ne manque pas de les engueuler, en faisant semblant d'appeler la police, du coup ils déguerpissent. On remarque tout de même un net changement dans l'Est de la Turquie. Il y a beaucoup plus de pauvreté et de réfugiés Syriens, et donc de mendicité, malheureusement souvent orchestrée par les parents. En fait, ils font des gosses pour les envoyer mendier, c'est bien triste.

On rencontre un couple de Français en fourgon (à croire qu'il n'y a que des Français dans l'Est du pays 😂). Coralie et Marc reviennent d'Arménie et de Géorgie. Ils sont d'accord avec nous sur le fait qu'il n'est pas envisageable de dormir sur ce parking pourri ! On décide donc de partir vers le monastère situé à 7 kms. Le parking est presque vide, presque plat, il y a un gardien adorable, et même des toilettes très propres 👍 De là, on jouït d'une superbe vue sur la Mésopotamie ! On sort table et chaises et on se fait l'apéro. Le gardien nous rapporte un plateau avec du riz tomates et poivrons et une soupe épaisse de pois cassés ! C'est adorable 🥰 Lorsqu'il discuté avec nous, il nous explique la difficulté de vivre en Turquie lorsqu'on est Kurde. Son village a été bombardé, il n'a pas le droit de parler sa langue natale, est payé une misère (200€) pour garder le monastère, ses enfants sont partis vers Istanbul, voire à l'étranger pour tenter de fuir cette misère et de s'en sortir. C'est triste d'entendre un témoignage pareil...


Monastère où nous passons la nuit au calme

La nuit est très venteuse et nous avons droit à un peu de pluie. Mais mardi matin, il fait à nouveau très chaud 🙄

Nous retournons nous garer sur le parking pourri de Mardin 😉 Puis, nous visitons la Zinciriye, l’une des deux medresa (école coranique) les plus connues de Mardin. Elle n’est plus en activité aujourd’hui mais elle se visite pour notre plus grand plaisir.

Elle a été construite au 14ème siècle par le Sultan Isa, un seigneur Artukide. Mais qu’est-ce donc qu’un Artukide me direz vous? Il s’agit simplement de l’une des dynasties turcomanes, comme les seldjoukides ou les ottomans.

Ruelle de Mardin




Superbe bâtisse, la porte est magnifiquement ciselée. On grimpe au 2ème étage sur son toit-terrasse. La vue sur la Mésopotamie est à couper le souffle et aucun appareil photo n’arrive à capter la beauté du lieu aussi bien que nos propres yeux. Lorsqu'on redescend, je me fais littéralement chasser par une bimbo turque, qui prend des pauses très suggestives devant la fontaine et veut se faire photographier pour s'afficher sur Instagram et autres conneries. Je lui réponds "fuck Instagram !!!" et prends bien mon temps pour sortir de son champ de vision 😃🤣 Non mais sans blague ! Le narcissisme de tous ces gens, qui se font prendre en photo partout et tout le temps devant des monuments, me sort par les trous de nez 😡

Puis, nous grimpons et descendons encore une dizaine de fois parmi les ruelles de la ville avant de retourner au fourgon pour filer vers Sanliurfa.

Finalement, Mardin ne nous laisse pas une impression aussi positive qu'on l'imaginait, entre sa rue principale surchargée de circulation qui gâche le plaisir de la visite, tous ces bars et restaurants avec toits-terrasses très bobo et beaucoup trop touristiques, ces sales gosses qui mendient et t'emm...dent, et enfin le "j'tire la tronche" des commerçants, trop habitués aux touristes, donc pas aimables du tout. Certes la ville est belle mais... On a largement préféré Diyarbakir, bien plus authentique avec ses habitants si gentils et souriants.







Ancienne école coranique




En voilà une qui adore les chats !

Magasin Mardin Monroe 😁



Merdesa Sinciriye

Vue superbe sur la Mésopotamie


Sur le toit de la Merdesa


Chat pacha









Après 200 kms sur une route très droite, trop droite, et très lassante, nous arrivons à Sanliurfa, troisième ville de notre périple dans l'Est de la Turquie. On se gare sur le parking d'un centre commercial, pas très glamour mais qui dit grande ville, dit peu d'endroits pour se garer 😭 On y retrouve Coralie et Marc et partons ensemble à l'assaut de la ville. 

La ville de Sanliurfa, encore appelée Urfa, tout comme Gaziantep, s’est vue attribuer le préfixe de Şan, « la glorieuse » par Atatürk après la guerre de libération.

Urfa est une très jolie ville aux influences arméniennes, kurdes, et syriennes, qui lui ont donné cette belle architecture très orientale. En son centre, l’ancienne citadelle, au pied de laquelle s’étend le parc de Gölbaşı. Il s’agit d’un parc très verdoyant, comme un oasis au cœur du désert, qui apporte une fraîcheur bienvenue. Car oui, il fait encore très chaud par ici. Dans ce parc, le point vers lequel tous les promeneurs convergent, est le sublime bassin d'Abraham et ses fameuses carpes sacrées, Avec le soleil couchant, le lieu est envoûtant. On boit un çay avec des Kurdes, rencontrés dans le parc, en admirant le coucher de soleil derrière la citadelle.

Entrée du parc Gölbasi à Urfa

Fameux bassin Abraham et ses carpes sacrées











La légende raconte que le patriarche Abraham, à l’origine des 3 religions du Livre (judaïsme, chrétienté et islam) serait né ici, à Şanliurfa. En ce temps très lointain (pas vraiment daté), le Roi Nemrod, fondateur de Babylone, avait reçu des oracles l’annonce de la naissance prochaine d’un prophète qui lui ferait perdre son trône. Si bien qu’il décida de faire assassiner tous les bébés de sexe masculin et les femmes enceintes.

Mais, une future mère échappe au massacre en se cachant dans une grotte (qui se visite actuellement mais n'a rien de transcendant). C’est dans cet abri, que le petit Abraham vint au monde et vécu tranquillement ses 14 premières années. Adolescent rebelle, il commence à faire parler de lui et de sa drôle d’idée de croire en un Dieu unique, plus puissant que les anciennes idoles dont il détruit les statues. Ni une ni deux, le roi Nemrod fait arrêter le sacripant, en qui il reconnait sa menace. Pour la peine, Nemrod fait installer un immense brasier au pied de la falaise. Et hop, du haut de celle-ci, Abraham est jeté.

Mais c’est alors que le miracle se produit. Au moment de sa chute, le feu se transforme en eau et les bûches en poissons. Abraham est sauvé, juste un peu mouillé, et peut-être avec un beau plat quand même 😃





Depuis ce jour, Abraham a eu la carrière qu’on lui connait. Quand à Nemrod, sa fin est bien pathétique. Selon certains récits de littérature islamique, c’est un moustique qui serait rentré dans sa narine, lui provoquant de sévères migraines. Pour s’en débarrasser, il demande aux passants de lui frapper sur la tête afin de faire ressortir la bestiole. Le vaniteux Roi Nemrod aurait ainsi connu une mort bien ridicule, assommé avec un moucheron dans le nez !

Mais tout ça bien-sûr, n’est qu’une légende 🤣

Sans le vouloir, nous continuons à marcher dans la ville et atterrissons au bazar. Vu l'heure, les 3/4 des échoppes sont fermées. On y reviendra le lendemain. On termine par un döner kebab poulet assez épicé pour ma part 😜 Puis retour au fourgon et recherche de 3 bouts d'herbe pour les chiennes, difficile dans cette ville. On finit par trouver un mini parc avec des jeunes cons buvant de l'alcool 😫 La nuit fut tout sauf calme entre la 2x2 voies juste à côté du parking, les voitures passant à côté de nous pour quitter le parking du centre commercial, les gens hurlant dans la rue car sûrement trop imbibés, et les éternels aboiements de chiens 🙄

Château et citadelle d'Urfa




Bazar

Quartier des menuisiers






Mercredi 25 octobre, nous refaisons un tour dans le grand bazar. Il y a des allées pour les menuisiers, les bijoutiers, les vendeurs de vêtements, les cordonniers, les casseroliers, les épiciers... On s'y perd tellement c'est énorme ! Ça part dans tous les sens, c'est vraiment sympa 👍 On fait quelques emplettes et on retourne au fourgon pour filer vers une destination nature. Les villes, un jour ça va, trois jours passent encore mais cinq jours, ça suffit 😃

Bassin sacré


Grotte où serait né Abraham


Retour au bazar immense



Nous traversons des collines arides et commençons à apercevoir des pistachiers. Il faut dire que nous nous rapprochons de Gaziantep, capitale de la pistache 😜 Après une centaine de kilomètres sur une route pleine de camions poussiéreux, nous arrivons au village d'Halfeti. Nous sommes dans un canyon, au bord de l'Euphrate. Quel calme ! Cela fait un bien fou 👍Nous nous garons sur un parking en surplomb du fleuve, avec une magnifique vue sur les falaises avoisinantes. Puis, nous partons marcher le long de l'Euphrate, sur une piste. Singha et Méli peuvent enfin courir en toute liberté, sauter dans l'eau, nager (enfin seulement Singha) et se défouler !


L'Euphrate s'est élargi suite à la construction d'un barrage : de nombreux villages engloutis

Euphrate

Piscine de Singha et Méli


On peut enfin manger dehors !

Lors de la réalisation du barrage de Birecik de 1999 à 2000, le niveau de l’eau a grimpé entre 40 et 60 mètres selon les endroits et englouti une trentaine de villages situés en amont du barrage ! La mosquée d'Halfeti, aujourd’hui inutilisée, a d’ailleurs les pieds dans l’eau. 300 sites archéologiques ont également disparu à cause de ce barrage ! À 20 minutes de bateau, seul émerge encore le minaret pointu comme un crayon de la mosquée de Savasan, petite commune désertée par ses habitants. Régulièrement, le gouvernement tente de déloger des habitants de villages proches du barrage, qui vivent donc dans la peur permanente d'être expropriés 😫 

Halfeti est unique au monde en raison d’une fleur. Il s’agit du seul endroit au monde où poussent naturellement des roses de couleur noire, une couleur presque métallique. Leur nom "Siyah Gül" est le nom de la variété, devenue une véritable légende en Turquie. De nombreuses œuvres d’art s’en sont inspiré.



Pistache






Le mystère est total sur ce qui explique la présence de cette rose à Halfeti. On ne sait pas davantage comment elle est devenue si noire. On pense tout de même que le sol et la situation au bord de l’Euphrate jouent un rôle majeur. Ces roses ne prennent leur couleur qu’à la condition qu’elles soient plantées dans les terres d'Halfeti. La même variété plantée ailleurs deviendra rouge. A Halfeti, la fleur fleurit rouge foncé au printemps puis vire au noir pendant les mois d’été.

Une hypothèse a tout de même été émise quant à l’origine de cette rose. Elle serait une descendante de la célèbre rose « Louis XIV » créée en 1859 à Lyon par le jardinier Guillot. Cette fleur a une couleur bordeaux très sombre. Mais ensuite le mystère est entier sur son apparition en Turquie 🤔

De nos jours, son existence est fragile. Elle ne pousse que dans de rares endroits de la ville, sauvés de l'inondation causée par le barrage.

Nous passons une soirée tranquille et dormons paisiblement, ou presque.

Jeudi matin, nous partons en croisière 😃 Depuis les inondations causées par le barrage, Halfeti est devenu une petite attraction touristique. Des bateaux de croisière vous emmènent en balade sur l'Euphrate, pour voir les vestiges de villages oubliés. Pour 100 lires la croisière, soit 3,5€, on ne va pas se priver. L'ambiance est bonne, toute en musique. Mais on ne peut s'empêcher de penser à ces pauvres gens, ayant tout perdu ! L'après-midi, nous partons en promenade à pied cette fois-ci, histoire de dégourdir les pattes de Singha et Méli 😂








On ne voit plus qu'une partie du minaret










Ruines d'un château







Halfeti et sa mosquée à moitié submergée

Barbier de Yannick

Yannick se rend pour la première fois chez le barbier. Et pas n'importe quel barbier 😃 Non seulement il lui a rasé la barbe en lui faisant des massages, mais aussi épilé tous les poils des oreilles (en utilisant de la cire puis en brûlant les poils récalcitrants 😫) et du nez, les sourcils, refait une coupe de cheveux... le tout pour 5€👍 Et le plus dingue, c'est que le soir, alors qu'on s'apprêtait à aller manger un döner, le barbier nous a payé des bières ! Il a donc dépensé tout l'argent qu'on lui avait donné 🤣 Bref, encore une soirée sympathique !

Ce matin, nous ne faisons pas grand chose, à part le ménage et la mise à jour du blog qui n'en finit plus... Puis après-midi balade et repos. Il le faut bien car nous devrions repartir demain en direction de Gaziantep... 😃 En soirée, Coralie et Marc viennent papoter autour d'une bière, puis nous partons manger un kebab, trouvé par notre barbier car l'adresse trouvée la veille est fermée ! En promenant les chiennes, on retombe sur Marc et Coralie en pleine discussion avec les gendarmes, qui les ont invités à boire le çay et leur ont même commandé à manger 😂 On termine la soirée avec les gendarmes !

Samedi 28 octobre, on ne repart finalement pas 😂 Au lieu de cela, on se promène jusqu'à un autre village déserté dont une partie a aussi été engloutie dans l'Euphrate. Puis, on fait un plouf dans le fleuve. On retourne au fourgon et vu le nombre de voitures garés à côté, on décide de quitter cet endroit et d'aller se cacher au bout d'une piste, au bord de l'Euphrate, au calme ! Seuls quelques pêcheurs passent de temps en temps, en klaxonnant pour dire bonjour 😀

Encore un village oublié et à moitié englouti






Vue du fourgon !




Nous retournons nous baigner puis terminons avec une bonne bière au bord de l'Euphrate, éclairés par une magnifique lune 👀



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